Définition et profil

Comme son nom l’indique, ce professionnel est le spécialiste de la couleur et de sa mise en pratique. C’est à dire, qu’il choisit et applique les couleurs dans les différentes zones délimitées de traits encrés. Cela en prenant en compte l’harmonie des couleurs, planches après planches. Mettre en couleur c’est aussi prendre en compte les ombres et lumières du dessin, ce qui peut avoir d’autant plus d’importance selon le script de l’œuvre sur laquelle il travaille. Ce travail de colorisation aide à la lecture de l’œuvre, donc autant dire que les choix de couleurs doivent être bien réfléchis pour ne pas ruiner le travail du bédéiste. Son intervention doit constituer une réelle valeur ajoutée pour le dessin. Dextérité et patience lui seront indispensables.

Le coloriste est donc doté d’une réelle sensibilité pour la perception et le rendu. On fait appel à ses services en post-production afin de créer les supports visuels pour une bande dessinée mais aussi dans le cinéma, le film d’animation…etc.

Il y a encore juste une vingtaine d’années, le coloriste n’était vu que comme un simple sous-traitants par les maisons d’édition mais avec le temps, son travail a été mieux reconnu et à présent quand on fait appel à ses services, il fait partie intégrante de la création. Considéré alors comme un auteur à part entière, son nom apparaît même sur les couvertures des œuvres prises en charge.

Il intervient donc dans plusieurs univers :

  • les bande dessinées, où il détermine puis applique la couleur sur les planches qui lui sont fournis tout en ajustant les ombres et la lumière. Il travaille dans la continuité de l’auteur.
  • le print, où il s’entretient avec le client afin de concevoir sur ordinateur les couleurs  attendues par ce dernier puis s’assure de la qualité d’impression.
  • les jeux vidéos, où il se retrouve face aux problématiques de rendu selon le matériels utilisé. En effet, les couleurs ressortent de façon différente selon les supports.
  • les films d’animation, où il doit assurer l’harmonisation des couleurs afin de rendre l’ensemble linéaire tout en donnant de la densité et des effets.

 

A l’écoute et sensible aux œuvres sur lesquelles il va “plancher”, il dispose donc d’un sens de l’observation affûté.

Le coloriste est un artiste doté d’un ressenti particulier pour la perception et le rendu des couleurs.  Il se doit aussi d’être flexible pour pouvoir faire face à différentes problématiques (notamment techniques vis à vis des rendus d’un support à l’autre) mais aussi vis à vis des instructions qu’il recevra.

Traditionnellement, la mise en couleur est réalisée sur des planches dont les traits d’encrage ressortent en bleu-gris. L’aquarelle et la gouache, pinceau ou aérographe, voilà comment était réalisé ce travail auparavant, mais de nos jours, cela se fait principalement de façon informatique.

 

Océ
Océ “nu”

 

Océ colorisé
Océ colorisé

 

Rémunération

Comme le bédéiste, il dispose d’une rémunération particulière. Elle se fait le plus souvent de manière forfaitaire, à la planche colorisée.

Selon la maison d’édition et la notoriété du coloriste, ce forfait peut varier mais on l’estime entre 70 à 80 euros/planche.Pour vivre  de ce métier, il faut avoir plusieurs contrats sur une année et multiplier les projets quand cela est possible. 

S’il est reconnu comme faisant partie de l’équipe de création d’une oeuvre, se rajoute alors les droits d’auteur.

 

Formation

En France, mais aussi en Belgique, Suisse, Canada… des formations spécifiques voient le jour pour devenir coloriste. Cela dit, il n’existe pas véritablement de parcours idéal et  beaucoup de coloristes actuels sont autodidactes.

Avoir un bagage scolaire permet aussi d’obtenir une plus grande polyvalence en cas de changement de parcours professionnel ou d’avoir plusieurs activités en même temps comme cela est souvent le cas.

  • DNAT (Bac+3) pour Diplôme National des Arts Techniques
  • DNAP (Bac+3) pour Diplôme National des Arts Plastiques
  • DNSEP (Bac+5) pour Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique

 

Débouchés professionnels

Pour exercer cette profession, le coloriste peut être salarié ou indépendant.Il travaille soit en collaboration avec un auteur de bande dessinée comme on a pu le voir, soit dans un atelier d’impression ou encore au sein d’une équipe de réalisation de jeu vidéo ou de film d’animation.

Comme on a pu le voir pour les bédéistes, les jeunes coloristes professionnels  vont donc eux aussi vite réaliser qu’être un nouvel arrivant  sur ce marché artistique est très compliqué. Nombreux sont ceux à peine toucher le SMIC en début de carrière. Y compris en obtenant des contrats dans de grandes maisons d’édition. En effet, resté longtemps dans l’ombre et pas forcement encore reconnu à sa juste valeur dans le cadre de la bande dessinée par exemple, ce métier est encore difficilement accessible. Heureusement, les autres univers cités (film d’animation, jeux vidéo, print…) offrent différentes possibilités.

 

Récapitulatif

Recap coloriste