Aujourd’hui, je vous offre un extrait de ma formation “Portrait Révolution” où l’on voit comment dessiner un portrait ressemblant.
Les proportions du visage sont difficiles à dessiner pour les débutants, mais la technique que je vais vous montrer fonctionne très bien.
Comment apporter cette petite touche, ce petit truc miraculeux qui va faire que oui, on reconnaît tout de suite la personne, même si on n’a pas forcément détaillé. Et bien je vais vous montrer ça aujourd’hui.
[Début de l’extrait de la formation “Portrait Révolution “]
Dans cet article, nous allons voir comment amener de la ressemblance dans un portrait.
Vous avez dû vous rendre compte, à force de croquer des visages en 3D avec la méthode Loomis, qu’il y avait des limites. Et ces limites, c’est celles de la ressemblance, sauf s’il s’agit de bande dessinée. Si on veut faire des portraits réalistes et ressemblants, il va falloir connaître quelques techniques.
Ces techniques ne sont pas forcément en 3 dimensions. Ça va être des techniques d’analyse en 2 dimensions et notamment l’analyse des distances dont j’ai certainement parlé dans des vidéos sur ma chaîne YouTube.
Mais on va parler spécifiquement de la ressemblance. Et je vais vous montrer quelques petits exemples.
Voici une image de Jean-Paul Belmondo qui était un acteur français qui était bien connu dans les années 70-80.
Est-ce qu’on reconnaît encore la personne? Je pense que oui, sans problème. Pour ceux qui le connaissent vraiment, on le reconnaît du premier coup d’œil.
Pour la quatrième image de Belmondo, j’ai créé ce qu’on appelle un pochoir. C’est-à-dire que j’ai non seulement poussé les contrastes et laissé que 2 valeurs. La valeur de blanc et la valeur de noir.
Donc les valeurs de noir ici, ce n’est pas forcément les ombres. C’est toutes les valeurs sombres de la photo. Par exemple, certains reflets qui sont plutôt sombres et éventuellement des occlusions, des ombres de formes et des ombres portées. Parfois même la couleur du vêtement.
Ainsi, cela peut vraiment dépendre, mais cela donne un tout. Et ce tout, est-ce qu’il est ressemblant à Belmondo. Je dirais que oui. La plupart des gens qui connaissent bien Belmondo et qui vont voir cette photo, vont reconnaître tout de suite son nez assez conséquent avec des narines grosses et larges. C’est un nez vraiment très reconnaissable. On remarque cette cassure au niveau du nez, dans l’ombre.
Son nez penche légèrement vers le bas. C’est-à-dire qu’on a du mal à voir le bas des narines. On peut remarquer également de grosses poches sous les yeux, des sourcils assez fournis et aussi très proches de ces espèces de paupières tombantes. Il a été boxeur professionnel juste avant d’être acteur. D’ailleurs, il a été cascadeur aussi. Il a un peu tout fait notre Belmondo. On voit aussi cette coupe qui est reconnaissable.
Donc cette quatrième image, on appelle ça un pochoir parce que c’est utilisé par les graffeurs pour aller très vite, pour montrer des personnages iconiques comme notamment les icônes du cinéma.
Là, je vous en ai rassemblé quelques-unes. On peut voir David Bowie, Jean-Jacques Goldman, Gainsbourg, Bruce Lee, Audrey Hepburn, Di Caprio, Angelina Jolie, Tom Cruise, Michael Jackson, Marilyn Monroe et Charlie Chaplin.
Comment reconnaît-on ces personnes?
En fait, les humains sont programmés, la plupart d’entre nous en tout cas, pour reconnaître facilement un visage.
Pourquoi? Parce qu’il s’agit de notre survie en fait à l’origine. On devait rapidement reconnaître notre mère et notre père. On s’est d’ailleurs instinctivement, quand quelqu’un est en colère ou quand quelqu’un est triste.
Il existe des troubles; il y a des personnes qui ne peuvent pas reconnaître vraiment les visages, mais la plupart d’entre nous pouvons le faire.
On connaît tellement ces personnes-là qu’elles deviennent des icônes. Et ces icônes, on peut en faire des logos, des pochoirs. Et on voit tout de suite que dans les formes, il n’y a que deux valeurs.
On sait tout de suite qu’il s’agit de ces personnes-là. On a une certaine mémoire visuelle. Le plus important là-dedans, il n’est pas en 3D. Le plus important là-dedans, il est en 2D.
On a vu plein de choses dans cette formation et notamment la construction 3D. Malheureusement, ça ne va pas vraiment nous aider pour autre chose que la structure correcte du crâne (ce qui est déjà pas mal hein), de l’anatomie et donc du portrait.
Pour les petits ajustements, ça va être de l’analyse en 2D.
Donc comment faire une analyse de distance des éléments les uns par rapport aux autres?
Sincèrement, je pourrais vous proposer aujourd’hui des milliers de stratégies pour mesurer un portrait.
Moi, ce que j’aime bien, c’est d’éviter de passer par tout ce qui est mise aux carreaux. Je sais que certains d’entre vous vont dire “ouais mais, ce fut utilisé par des artistes dans le temps”.
Oui, c’est vrai. Mais quand on veut être plus spontané, quand on veut éviter de passer par ces carreaux qui peuvent être sincèrement laborieux, il vaut mieux avoir ce système internalisé en soi, de pouvoir voir les distances et de comment vraiment s’en sortir pour créer une ressemblance.
Donc ce n’est pas forcément une ressemblance à 200% mais il va falloir prendre un peu de temps pour analyser ça et pour construire le portrait comme vous l’avez analysé.
Reprenons l’exemple du portrait de Belmondo. Le plus difficile quand on le regarde, c’est de ne pas se dire par exemple “Ah oui, là il a des petites rides de partout”. Faire cela, c’est commencé par les détails. Ce qu’on veut c’est les gros éléments en premier et c’est donc les yeux, la bouche, le nez.
Voilà, ça commence par là.
Si vous avez déjà fait un rapport qui est correct entre les yeux, la bouche, le nez, c’est génial. Et que ce soit de face, de profil ou de trois quart, c’est les mêmes choses que je vais faire. En règle générale, dans ma tête, je vais me demander comment je peux faire pour analyser le plus rapidement les choses.
Tout d’abord, il s’agit de regarder si le regard est penché. Cela va souvent arriver comme on peut le voir ici avec ce pochoir de Di Caprio.
Vous allez voir que le regard est penché.
Comment le sait-on? En regardant la ligne des sourcils comme l’on a déjà vu auparavant. Mais on peut aussi regarder la ligne du menton, la ligne du nez. Et si le sourire est symétrique, on peut regarder si la ligne qui passe entre les coins de la bouche est parallèle à au reste.
Et si on fait quelque chose de tangent à la source des cheveux, dans ce cas-là, c’est aussi parallèle au reste.
Donc tout est parallèle et cela forme une espèce d’angle d’environ 15°et il faut garder ça en tête.
Ce que je vous conseille, c’est quand vous faites du portrait, essayez de ramener le regard ou du tout du moins la référence, à l’horizontale par rapport à vous. Et à la limite, penchez votre feuille sur laquelle va être le portrait. Vous avez tout à fait le droit de pencher votre feuille. Il n’y a aucun problème avec ça. Vous penchez à la fois la référence et votre feuille.
Vous n’allez pas vous embêter, surtout dans vos premiers portraits, à essayer de faire
tout pencher. À moins que vous soyez parfaitement au point et que vous n’ayez pas un gros syndrome Picasso résiduel parce que c’est le pire qui puisse vous arriver.
Le syndrome Picasso, j’espère que vous avez compris maintenant qu’on a tous tendance à vouloir ramener de face et à créer une espèce de syndrome 3/4 de face qui est absolument horrible. Mais ça, vous avez déjà rencontré ces problèmes-là dans la formation Bases du dessin. Et ça revient encore plus dans la Formation Portrait.
Mais pour des choses plus de face, ce sont les portraits inclinés qui vont poser problème.
Alors, imaginons que l’on travaille sur Belmondo et que son regard soit relativement droit. Ce n’est pas tout à fait le cas ici, il est légèrement penché. Donc, on pourrait le pencher un peu pour remettre le regard bien droit.
Voilà, le regard est bien droit. Qu’est-ce qu’on va regarder en premier ici?
Comme dit précédemment, il faut éviter de regarder tout ce qui concerne les détails des rides, ici au niveau du front ou sous les yeux. C’est un gros morceau qui va vous prendre toute votre énergie. Vous allez vous dire qu’il y a plein de choses à faire sur ce front, que vous voulez commencer par ça. C’est non !
Ce qu’il faut regarder en premier, c’est la distance entre les 2 yeux.
Que votre portrait soit bien de face ou de 3/4, c’est exactement la même chose que je vais regarder.
Donc, on voit cette distance et on va comparer avec les deux autres distances d’écart de yeux ici.
Dans un visage de trois quart, cette distance normalement va être inférieure à celle-là qui va être elle-même inférieure à celle-là parce qu’on sait qu’il y a un écart d’œil, en général, un entre les 2 yeux.
Il y a un écart d’œil entre les 2 yeux. Donc, il faut s’attendre à ce que l’on ait à peu près la même distance d’une largeur d’œil.
Ici, Belmondo est assez équilibré. Peut-être qu’il a les yeux un tout petit peu plus rapprochés que la moyenne. En tout cas plus que la normalité on va dire.
Ce qu’il faut regarder maintenant, c’est la distance que l’on connaît déjà entre la base du nez, la base du menton.
Est-ce qu’on a vraiment la même distance entre la ligne des sourcils, la base du nez et la base du menton?
Je pense qu’on n’est pas mal. Et par rapport aussi à la ligne de l’origine des cheveux, je dirais qu’on n’est pas mal également. On obtient un tiers, un tiers, un tiers. Peut-être qu’il a une mâchoire un peu plus grande que la moyenne.
On peut très bien avoir les lèvres pincées et ouvrir la bouche en même temps. Donc, avoir les lèvres pincées ne veut pas dire qu’on ne peut pas augmenter proportionnellement la taille de sa mâchoire si j’ose dire.
Les acteurs font souvent ça, ils vont essayer de changer les proportions de leur visage. Par exemple, si j’ai envie d’affiner mon nez, je peux le faire en essayant de pincer mes deux narines. Ou si j’ai envie d’agrandir un peu ma mâchoire, plutôt que de me faire pousser la
barbe comme je fais moi, vous allez avoir tendance à essayer de relâcher et d’ouvrir la mâchoire.
Là, on se rend compte que Belmondo a un nez plus large que la moyenne. C’est une spécificité de cet homme-là. D’ailleurs, on peut le regarder sur la version pochoir et on se rend compte qu’on aurait pu continuer ce nez, ça aurait très bien pu être le cas.
Et on pourrait augmenter un peu l’importance de ses traits caractéristiques, c’est à dire par
exemple les poches sous les yeux. On pourrait augmenter la taille de son sourcil parce qu’on sait qu’ils sont assez conséquents.
Si je devais redessiner sur cette version 2D, cette version pochoir, on pourrait tout à fait exagérer certaines choses.
On pourrait aussi simplifier comme on peut le voir pour Marilyn Monroe. Ici, c’est très très simplifié. Elle n’a pas les yeux ouverts.
On voit la proportion entre le nez, les sourcils et même son expression ainsi que le volume de ses cheveux et son grain de beauté.
On voit tout de suite que c’est Marilyn Monroe, c’est fou.
Donc qu’est-ce qui fait de Belmondo, Belmondo?
On a parlé de ses paupières aussi. Et notamment leur inclinaison. Quand on vieillit, souvent les paupières sont tombantes. Il faut regarder cette inclinaison et pour lui, c’est spécifique.
Si je devais en faire une caricature comme pour un portrait, je vais regarder ce genre de détails qui sont très importants.
Il y a aussi l’écart entre le nez et la bouche.
Son nez a tendance à tomber un peu ici parce qu’il s’est fait écraser le nez quand il était boxeur. Donc, on va avoir l’impression de face que son nez est plus proche de sa lèvre supérieure.
Si vous regardez la lèvre supérieure, il a une bouche vraiment pleine de caractère.
On a là une forme bien spécifique à Belmondo.
C’est vrai que c’est un personnage qui est, on va dire, très facile à caricaturer.
Mais pour les visages plus lisses comme Michael Jackson, on reconnaît ses traits fins. Même si on devait lui enlever les cheveux, on reconnaîtrait ses traits très fins qui lui sont propres.
C’est le cas aussi de Tom Cruise avec une mâchoire très carrée.
Il a ici la coupe de cheveux qu’il avait quand il jouait dans le premier Top Gun.
Et la personne qui a fait le pochoir a choisi un nez très anguleux par rapport à l’ombre portée et une commissure très fine avec un regard qui est très reconnaissable.
Toutes les angulations aussi sont importantes.
Je vais prendre maintenant un portrait de trois-quarts pour vous montrer comment on peut gérer ce type de portrait. Car vous allez faire quelques positions de face puis rapidement vous vous rendrez compte que pour le trois-quarts, ça va être un petit peu plus compliqué. Il va y avoir plus de choses à regarder.
Voici l’exemple d’une photo de Scarlett Johansson que je viens de prendre au hasard sur Google images et vous allez vous rendre compte d’une chose : les portraits de femmes sont les plus difficiles.
En fait, quand vous récupérez une photo de femmes sur Internet, souvent c’est le même éclairage. C’est fréquemment un éclairage de face ou d’en haut, très diffus.
Et pourquoi on utilise ce genre d’éclairage?
Pour les femmes, c’est tout simplement parce que ça lisse la peau, les traits et que les femmes n’aiment pas avoir de rides. Voilà tout simplement. Après, je pense que les hommes n’aiment pas n’ont plus avoir de rides.
Du coup, on se retrouve souvent avec des portraits relativement plats. La qualité de la photo va jouer aussi sur la qualité de votre portrait.
Donc, si on devait par exemple passer cette image en niveaux de gris ici tout en poussant un peu les contrastes, vous allez vous rendre compte à quel point il n’y avait pas vraiment de détails sur ce portrait.
Les seules parties auxquelles on peut s’intéresser, c’est finalement ces valeurs moyennes ici.
Le choix de la photo est très important encore une fois. Rappelez-vous toujours que quand vous prenez la photo d’un de vos proches, il ne faut pas que l’éclairage aplatisse tout car vous n’allez pas avoir des portraits très originaux. Vous allez avoir ces portraits un peu passifs. C’est parce qu’il manque des valeurs.
Vous remarquez comme tout à l’heure qu’on est dans un cas où le regard est penché. Ainsi, tout le reste va pencher. Toute la structure du visage doit être parallèle, notamment toutes les structures dures, le nez, le coin des yeux, les sourcils, la tangente au menton.
Mais pas systématiquement pour la bouche, car cela va dépendre de l’expression de celle-ci.
Une fois que vous avez rétabli l’inclinaison de votre référence et de votre dessin, vous pouvez construire votre portrait.
On regarde l’écart d’un œil. Il s’agit d’un léger trois-quarts.
On s’attend à ce que cette distance soit un peu moindre que celle-ci et un peu moindre que celle-là. Scarlett Johansson a les yeux légèrement plus rapprochés que la moyenne, légèrement. Ce n’est vraiment pas grand-chose, mais légèrement.
On peut voir aussi l’inclinaison des yeux. Vous allez voir des actrices qui ont des yeux inclinés. Je parle vraiment des coins des yeux qui décrivent un léger angle. Cela peut arriver à des hommes, mais de ce que j’ai vu, en tout cas dans le cinéma hollywoodien, cela concerne plus les femmes.
Donc, il y a parfois une légère inclinaison entre les 2 coins des yeux. Cela ne va pas être tout le temps complètement plat.
D’ailleurs, les pommettes sont aussi concernées en étant légèrement relevées. C’est aussi un critère de beauté féminine. Enfin, selon Hollywood.
Une fois qu’on a vu ça, il faut se demander si les narines sont exactement de la largeur d’un œil. Dans le cas de Scarlett Johansson, je pense que cette largeur est légèrement plus grande que la moyenne. C’est-à-dire que la largeur du nez est légèrement plus grande que l’écart d’un œil.
Mais attention, je parle de la base du nez ici.
Donc je pars de là en fait. Là où il y a de la chair contre la chair.
Donc la pointe du nez, elle est là avec tout le bas du nez ici.
Grossièrement, tout le bas du nez, c’est ça . Ce qui va me donner la structure et aussi, une certaine idée des proportions.
Ici, il y a une spécificité sur ce nez. Le cartilage a tendance à faire une petite bosse mais là vous avez déjà la structure du nez de Scarlett Johansson.
Donc, il faut d’abord repérer cette pointe de nez qui est vraiment très importante. Et vous, vous allez avoir un changement de valeur à cet endroit.
Pour ce changement de valeur, il y a une valeur de gris claire puis on va vers une deuxième valeur plus claire avant d’arriver dans le blanc. Ce blanc que l’on n’aime pas trop sur ce genre de photos et qui aplatit tout.
Mais depuis le gris clair, on a une transition de formes.
Nous ce que l’on veut, ce n’est pas ce gros clair ni ce blanc, mais cette valeur intermédiaire. On veut en fait voir le nez qui est ici recouvert par cette tache blanche.
Et voilà le haut du nez. Si c’est la même valeur, c’est que l’incidence de cette surface du nez est la même sur toute la longueur du nez.
Ensuite, pour les détails, ça va être très simple.
Une fois que vous avez cette base, c’est beaucoup plus facile de venir ensuite subdiviser comme on l’a déjà vu pour plein d’objets complexes, autant dans la Formation Croquis que dans la Formation Base du Dessin.
À partir de là, vous avez juste à marquer la forme du contour du nez évidemment. Ça, ça va être très important. Mais le placement du reste va suivre.
Et le reste, ça ne sera que des valeurs.
Sur ce nez-là, pour justement montrer les transitions, il faudra utiliser les courbes de niveau qu’on avait vu dans la Formation Bases de dessin et dans la Formation Croquis, mais aussi dans la Formation Portrait.
On fait le repérage de toutes ces petites facettes.
Et ces facettes, elles ne sont pas comme je vous l’ai montré dans l’exercice.
Elles ne sont pas polygonales, mais vont être beaucoup plus en courbe. Certaines vont être vraiment plus courtes, mais ça reste le même principe.
Plus vous allez resserrer, plus vous allez être précis.
Mais gardez en tête que c’est mieux d’être globale au début.
Donc en premier, il faut travailler cette forme, puis la base du nez et sa partie haute
À partir de là, on va regarder la hauteur de l’œil. Personnellement, ce que j’aime bien regarder en fait, c’est cette partie dans son ensemble par rapport à l’inclinaison.
Et à partir de cette forme-là qui ressemble un peu à une coquille de noix ou à un diamant, on va avoir le placement de la paupière supérieure, plus ou moins ouverte.
Ainsi que le placement de la paupière inférieure par rapport à l’inclinaison de l’œil.
Et par rapport à cette ligne d’inclinaison, vous vous rendez compte que, ici, il y aura toujours plus de surface en haut qu’en bas. Et ça, c’est très important aussi pour l’expression de l’œil.
À partir de là, vient d’écouler la position de l’iris. Et pour lui, toujours dessiner l’ellipse ou le cercle en entier lors de la construction, même si vous pouvez dépasser sur une paupière. Ce n’est pas un problème.
Prenez le temps de bien dessiner toute l’ellipse et comprenez bien que si l’œil regarde vers le haut, l’ellipse va être plus aplatie.
Et si l’œil regarde plus vers la gauche, l’ellipse sera plus aplatie sur la gauche.
Gardez bien ça en tête.
Donc, ces repères c’est pour les deux yeux. S’il y a un léger trois-quarts, le deuxième côté va être plus petit, forcément.
Et le rapport entre toutes les formes que l’on vient de construire (nez, yeux, paupières) va beaucoup jouer.
Ensuite, on va jouer sur cette forme qui va du bas du sourcil à l’arcade. Sous cette forme, il va y avoir donc comme une espèce de surface (voir les croix). Quand on est en présence d’une lumière très dure, on va y retrouver des formes comme dans le cas du portrait de Belmondo.
Dans le cas du portrait de Scarlett Johansson, la lumière est relativement diffuse. C’est la lumière la plus difficile pour nous. Néanmoins, on a quand même des occlusions et des ombres de formes qui nous permettent de voir quand même où sont les arcades sourcilières.
À partir de là, j’ai déjà mes yeux, le placement de mon nez.
Qu’est-ce qui me reste de plus à faire ?
Et bien en fait, ça va être toute la partie autour de la bouche et du menton. Il y a des choses qui vont nous permettre de voir les distances entre les différents éléments.
Prenons cette distance entre le bas de la lèvre supérieure et la base du nez. On peut alors se demander si on a une autre distance similaire à celle-ci. On peut la comparer par exemple à la distance partant de la base du nez à sa pointe. Cette distance est légèrement plus courte. Sinon, comparée à la hauteur d’un œil (en partant du bas de la poche jusqu’au haut de la paupière supérieure), cela semble être similaire.
Bref, cela peut être différents petits éléments qui vont nous permettre finalement de construire quelque chose de plus juste au niveau de la ressemblance.
Cela peut être aussi le placement. Souvent, les coins de la bouche arrivent en bas d’une pupille. Ici, on se rend compte que ce n’est pas le cas. En effet, l’actrice est en train de
pincer la bouche.
On va vérifier cette théorie de la bouche relâchée par rapport à la pupille. Si on regarde les pupilles de Tom Cruise, on peut deviner qu’à la verticale, on a les coins de la bouche. Idem pour Michael Jackson. Même de trois-quarts, cela arrive.
Pour Chaplin, ce n’est pas tout à fait le cas parce qu’il a tendance à pincer un peu la bouche aussi. C’est encore le cas par contre pour Bruce Lee.
Revenons sur le portrait de Scarlett Johansson.
On voit qu’il y a un contact entre les 2 lèvres. Et si on trace une verticale, on arrive sur un coin de la narine. Cela peut être une très bonne idée comme repère
Ensuite, il faut évaluer bien sûr la distance.
Et pour l’évaluer, il faut encore une fois un élément qui aide à la comparaison.
Plus vous multiplierez ce genre de comparaison intrafacial et plus ce sera facile pour vous.
Ensuite, quand vous allez mettre les valeurs, ce sera beaucoup plus simple également. Par contre, cela demande du temps. Il faut bien comprendre que la construction d’un portrait ressemblant prend du temps.
On peut utiliser d’autres repères. Comme les droites passant par l’extérieur des yeux et les coins de la bouche. Repères utilisés en caricature.
Souvent, on va venir avec de grosses formes comme ce trapèze et on va se demander s’il est bien proportionné. Et à l’intérieur du trapèze, on va venir subdivisé avec des verticales ou des horizontales.
Et là vous allez vous rendre compte que le triangle de gauche occupe plus de surface que celui de droite. Ce qui est logique vu qu’on est légèrement de trois-quarts.
Vous pouvez essayer de multiplier ce genre de formes, de mesure dans votre tête. Vous pouvez utiliser votre propre système. Vous n’êtes même pas obligé d’aller dans l’ordre de ce que j’ai fait là.
Mais vous allez constater que plus vous comparez ce genre de chose et plus ça devient facile. Pour les visages comme le reste.
Donc, comme pour l’exemple de Belmondo aussi, vous avez des formes très reconnaissables dans les ombres.
Vous pouvez vous en servir, essayer de les simplifier dans votre tête et de vous demander ce qui est important dans une ombre ou dans une autre.
Ombre qui donne une forme à reproduire aussi quand vous allez faire vos ombres sur votre portrait. Il est toujours bien d’avoir une idée du pochoir de la personne que vous faites.
C’est sûr que pour l’exemple de Scarlett, ça va être difficile de faire un pochoir parce que, comme vous l’avez vu, il n’y a pas beaucoup d’ombre.
Par exemple, pour Jean-Jacques Goldman, vous avez vu qu’il n’y a pas beaucoup d’ombre, mais on le reconnaît quand même. C’est parce qu’on voit la distance de la tâche sous son nez par rapport à la distance de la tâche au niveau de l’œil droit.
On voit aussi qu’il y a une paupière tombante à la Belmondo. On reconnaît les formes positives et négatives au niveau de son arcade et sourcil. C’est des choses qu’on reconnaît de Jean Jacques Goldman.
Il n’y a pas besoin d’avoir plein de petits détails. Ces derniers pourraient tuer votre portrait.
Comprenez bien qu’un pochoir simple est beaucoup mieux comme base pour commencer son portrait. Ce sera beaucoup plus facile que de commencer avec plein de détails et se dire, comme avec le portrait de Belmondo, qu’il faut absolument faire des grosses rides sur le front. Cela ne va pas vous sauver malheureusement.
Oui, c’est un point qui permet d’identifier Belmondo. Mais c’est loin d’être le plus important. Et en plus dans les valeurs, il faut faire très attention. Souvent quand on dessine les dents ou quand on dessine des détails comme des rides, on sera tenté d’en faire trop, de trop les contraster, de trop appuyer.
Il faut se rendre compte que la peau ce n’est pas quelque chose qui est très occlusif parce que c’est translucide. Il faut bien comprendre que les occlusions de la peau vont rarement être noires. Elles vont souvent aller vers des gris moyens ou sombres, mais rarement vers du noir.
Regardez dans les pochoirs, c’est sous la lèvre inférieure, sous le menton, sous le nez et sous les arcades sourcilières qu’on va trouver les plus grandes occlusions en général. Même pour un portrait comme celui de Goldman avec cet éclairage.
Quand c’est plat comme le portrait de Michael Jackson, quand il n’y a pas beaucoup de formes, on est tenté d’en rajouter. Sur le portrait de Gainsbourg, si je creuse ses joues et lui ramène des valeurs dans les pommettes, on le reconnaît encore.
Idem pour Bruce Lee, on le reconnaît encore en creusant les joues.
Par contre pour Audrey Hepburn ou Di Caprio cela ne fonctionnerait pas. Cela dit, pour Audrey Hepburn, on pourrait rajouter une ombre sous un œil. Cela ne serait pas choquant.
Donc, dessiner un visage de mémoire, c’est très difficile. Et personnellement, j’arrive à imaginer un peu certaines images d’artistes que j’aime bien ou de personnes proches. Mais ça m’est très difficile d’inventer la lumière. Et c’est pour ça que pour du portrait ressemblant, c’est bien quand même, d’avoir une photo.
Si c’est un personnage de BD, c’est autre chose, parce que là on peut dessiner à la ligne claire, faire des petites choses qui vont nous permettre de résumer un peu mieux assez
facilement.
Mais là dans le cas où il y a des choses en 3D ou en 2D à se souvenir, ça commence à faire beaucoup. Donc c’est sûr que c’est bien de regarder sa référence photo.
Et encore une fois, combien de temps vous avez passé à mesurer?
Parfois, j’ai vu des artistes qui prenaient 45 minutes à mesurer, à construire leur portrait. Et je ne plaisante pas, ce n’est pas 15 minutes, mais 45.
On va dire que les meilleurs portraitistes que j’ai vus, qui faisaient vraiment du réalisme au centimètre près, prenaient vraiment entre 30 et 45 minutes. C’est rarement en dessous de 15 minutes.
Il faut vraiment avoir beaucoup d’expérience là-dedans. Donc je vous conseille de prendre au moins 20 à 30 minutes pour faire une construction qui soit vraiment correcte. Prenez un maximum votre temps au départ, ce n’est pas une course.
Et je vous conseille de prendre le maximum de mesures, le maximum de formes, de comparer les tailles de la lumière.
Ici, vous pouvez comparer non seulement la forme, mais la taille de cette tâche-là.
Parfois, une inclinaison peut tout changer, un interstice, une ride, n’importe quoi.
On peut changer le regard d’un individu, son expression très facilement.
Je vais redessiner les sourcils et l’œil de Goldman. Vous allez vous rendre compte que ça va être une tout autre personne à partir de là.
Sur ce portrait modifié, les yeux sont déjà plus ouverts et j’ai rapproché les yeux.
Comme on reconnaît encore Goldman, je vais changer maintenant son nez en aplatissant le bas de celui-ci. Cela devient alors plus difficile de le reconnaître. Je vais augmenter la taille de ses sourcils. Je vais également ramener des petites ombres ici et là et modifier son expression. Sa lèvre supérieure va être un peu exagérée.
Et là, ce n’est déjà plus lui, tout simplement. Si je rajoute quelques cheveux sur le dessus et en enlève en bas, ce n’est plus du tout lui.
Vous avez vu? C’est très très rapide.
Pourtant on a gardé les proportions du visage, mais à l’intérieur, des petites choses ont changé comme les ombres. Et les ombres provoquent les volumes visuellement. C’est à nous de faire attention à ces volumes et chaque petite chose compte.
Avant de vous laisser, je voulais vous montrer comment créer un pochoir, ou en tout cas comment créer une image comme je vous ai montré tout à l’heure. C’est assez simple sur Photoshop.
Ce que vous pouvez faire, c’est dupliquer l’image de référence tout d’abord. Puis aller dans le menu “Image” puis “Réglages” et “Isohélie”.
Et là, une fenêtre s’ouvre dans laquelle vous allez choisir le niveau que vous voulez. En général, je choisis quelque chose comme 4.
Et vous allez voir que l’image que j’ai choisie (Schwarzenegger dans Terminator) apparaît. On peut très bien pousser un peu plus dans les contrastes ou créer une image plus plate.
Je peux très bien garder la version contrastée et venir alléger ensuite certaines parties avec un pinceau dur.
Pour ceux qui ont pris la “Formation Digitale Painting” avec moi, vous avez mon pinceau “ancrage”, vous pouvez l’utiliser. Sinon un pinceau rond peut très bien faire l’affaire.
C’est bien d’avoir des formes assez graphiques, mais faites attention de ne pas aller trop loin non plus.
Ce que je peux faire aussi, c’est de garder l’original à côté du pochoir et de le mettre par-dessus afin de rester dans les proportions. Car, ici par exemple, les lunettes se confondent avec les ombres.
Donc je diminue un peu la taille des lunettes. Je peux aussi creuser un peu plus dans le nez pour en créer un plus spécifique à Schwarzenegger.
Vous pouvez jouer comme ça autant que vous voulez.
Là, je peux continuer avec la pommette et revenir dessus. Parfois un petit travail manuel ne fait pas de mal et ça vous permet aussi de travailler la ressemblance en niveau de gris. Si vous utilisez l’outil digital, ça peut être une très bonne solution.
Je pense que vous avez compris l’idée. On peut très bien aller dans plusieurs directions différentes comme revenir en arrière.
Je vais recréer un exemple. Donc, je vous le répète, on passe par “Image” puis “Réglages” et “Isohélie”. Puis on choisit un niveau.
On enchaine ensuite par “Image”, “Réglages” et “Seuil”.
Et là, je vais choisir un seuil légèrement en dessous par rapport au précédent. Du coup, là, on conserve un peu plus les proportions.
Et si vous êtes sur Photoshop, vous pouvez même aller dans “Galerie de filtres” et jouer avec le découpage et la simplicité.
C’est vraiment pour travailler rapidement la segmentation des formes. Cela peut vous aider.
Vous pouvez monter un peu le niveau de “Fidélité”. Vous allez voir que ça vient légèrement vous aider dans la segmentation.
Cela peut être aussi une solution pour créer un pochoir plus graphique.
Le travail à la main est toujours irremplaçable, mais vous pouvez déjà vous donner une très bonne base comme ça.
Si vous voulez utiliser un pochoir aussi virtuel pour vous aider dans le portrait, ça peut être une solution. Mais je ne vous conseille pas de trop faire ça.
Habituez votre regard à le faire tout simplement et je vous souhaite de bons portraits.
On se retrouve très vite.
[Fin de l’extrait de la formation “Portrait Révolution “]
Voilà pour cette vidéo, j’espère que ça vous a plu.
Je vous dis à très bientôt pour d’autres vidéos et d’autres contenus.
Bye bye.
Pit
Allez plus loin avec ma formation complète sur le portrait:
Apprenez le portrait de zéro ou améliorez-vous grâce à cette formation intelligente qui permet d’apprendre à dessiner des visages réalistes sans copier bêtement et sans passer par la mise aux carreaux ou d’autres techniques de triches.
Bonsoir Pit j’aimerais que vous visualisez ce portrait de mppe que j’ai fait
Très interessant, mais Le plus dur pour moi c’est les expressions du visages car certaines demeurent très difficile a réaliser mais merci pour le tuyau
👌
Bonjour Pit, un super cours très intéressant, très détaillé, très formateur comme d’hab.!!! Un grand MERCI, c’est très généreux à toi de nous faire bénéficier de ton savoir et de prendre autant de temps à décortiquer toutes les phases. Un grand respect pour le sérieux de ton travail. Je te souhaite une très belle année 2023. J’espère à bientôt. Joseline
Salut Pit,toujours des articles de qualité !
Merci pour ton travail avec ton équipe.
Ced
avec plaisir
Merci Pit.
Pile là où j’en suis. De temps en temps je dessine des pochoirs de portraits d’amis, c’est bien flashy.
A bientôt
Bonjour Pit
Je suis heureuse de voir temps de détails , la je pense que je vais essayer d’enfer un , bien que j’ai du mal dans la symétrie
Merci pour tout le temps passé à donner autant de détails 👍🏽
Amicalement Josiane
commentaires toujours bienvenus!