À seulement 23 ans, une dette supérieur à 20 000 € pèse déjà sur les épaules d’Eva Combe. Ce n’est pas pour un appartement ou une voiture, mais pour avoir suivi son rêve dans une école d’art. Elle nous confie sans détour :
“15 000 € de dette, sachant que mes études ont coûté bien plus parce que j’ai eu l’aide de mes parents. Donc, on peut taper dans les 20 000 €.“
Ce montant impressionnant n’est malheureusement pas exceptionnel dans le monde des écoles d’art. Eva partage son expérience pour aider d’autres jeunes artistes à éviter les mêmes difficultés financières.
Son témoignage rare lève le voile sur une réalité souvent dissimulée : le coût exorbitant de ces formations et leurs conséquences à long terme.
Derrière les brochures attrayantes et les promesses de carrières créatives épanouissantes se cache parfois une tout autre réalité, faite de sacrifices, de pression et de désillusions. L’histoire d’Eva nous invite à explorer ce que signifie réellement investir dans une formation artistique traditionnelle – et s’il existe d’autres voies pour développer son art sans hypothéquer son avenir financier.
Chapitres
Chapitre 2
L'origine de la passion
Comme beaucoup d’artistes, Eva a commencé son parcours artistique, loin des salles de classe coûteuses :
“J’ai commencé en trad sur un morceau de classeur devant One Piece, pour être plus précise.“
Sa relation avec le dessin est profondément personnelle, comme elle nous l’explique :
“Pour moi, le dessin, je pense que c’est une histoire d’amour folle. Ça me suit depuis toute petite. C’est vraiment le fait de raconter une histoire et de partager des émotions et de me défouler surtout. Le dessin, ça a été un journal intime immense et un ami pendant toute ma scolarité.“
Chapitre 3
Le rêve qui prend forme
Ce qui était au départ une passion personnelle a commencé à se transformer en quelque chose de plus concret quand Eva a partagé son travail en ligne :
“En 2014, j’ai commencé à poster mes dessins sur Twitter. Et là, il y a une fille qui me dit ‘Ouais, mais attends, c’est trop bien ce que tu fais. Est-ce que je peux en avoir un?’ Et en fait, de là, en 2014 jusqu’à 2016, j’ai commencé à déjà vendre mes dessins.”
Cette reconnaissance extérieure a été un moment important dans son parcours. La possibilité de vendre ses créations lui a ouvert de nouvelles perspectives.
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La décision fatidique
Comme beaucoup de jeunes passionnés par l’art, Eva a envisagé de transformer sa passion en métier :
“Si j’aime le dessin, je vais en faire mon métier.”
Cette décision, qui semblait naturelle, l’a conduite vers une école d’art – un choix qui aurait des conséquences financières importantes.
Le rêve face à la réalité financière
Eva met en garde les futurs étudiants contre les implications financières des écoles d’art coûteuses :
“Avant de vous lancer dans des écoles aussi coûteuses, aussi jeunes, pensez qu’il n’y a pas que vous derrière le prêt. Il y a tous vos parents, tous vos proches, etc.”
Elle souligne l’importance de bien réfléchir à cette décision et à ses répercussions à long terme, tant sur le plan personnel que familial.
La réalité brutale
L’entrée en école d’art a rapidement confronté Eva à une réalité bien différente de ses attentes. Le rythme intensif des études l’a particulièrement marquée :
“Dans une école, tu dessines pas que cinq heures ou trois. Tu dessines de sept heures du mat à trois heures du mat. C’est imposé parce que tu as des projets, tu as plein de trucs.”
Cette cadence effrénée, associée aux coûts croissants, a fini par rendre sa situation intenable :
“J’ai dû quitter l’école parce que je n’avais plus les moyens d’assumer la vie en ville qui était très coûteuse, très chère.”
Un parcours brutalement interrompu, malgré l’investissement déjà consenti.
Article à lire : 5 étapes pour ne jamais abandonner le dessin
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Chapitre 4
Les blessures invisibles
Au-delà de l’impact financier, c’est aussi la relation même au dessin qui s’est détériorée pour Eva :
“L’école m’a achevé. J’étais là, je dessine parce qu’il faut dessiner, que je veux en faire mon métier. Comme on disait tout à l’heure, il faut se forcer. Mais là, je me forçais vraiment beaucoup et ça m’angoissait.“
La passion initiale s’est peu à peu transformée en obligation, une source d’angoisse plutôt que de plaisir.
Chapitre 5
La pression des réseaux sociaux
À cette pression académique s’est ajoutée celle des réseaux sociaux, créant un cercle vicieux de dévalorisation :
“Tu le postes et tu n’as pas de likes, et tu te dis, mais attends, pourquoi j’ai cent cinquante abonnés et je n’ai pas de likes, alors que j’ai mis tout mon cœur dans ce dessin? […] Ça tombe quoi, la confiance, et tu te dis, bon bah en fait le dessin c’est pas fait pour moi, je suis pas une artiste, je le serai jamais.“
Ce phénomène touche particulièrement les jeunes générations. La confiance en soi, déjà fragile chez de nombreux créateurs, se trouve davantage fragilisée face au flux continu d’œuvres sur les plateformes sociales. Les likes deviennent une mesure de valeur, transformant l’art en quête de validation plutôt qu’en expression personnelle.
Chapitre 6
La prise de conscience
Avec le recul, Eva partage une réflexion essentielle pour tous ceux qui envisagent une école d’art :
“Est-ce que le dessin, vous voulez en faire votre vie ou est-ce que c’est un hobby? Parce que ça, c’est tellement important.“
Cette question fondamentale devrait précéder toute décision d’investissement dans une formation coûteuse.
À noter !
- Une dette qui engage toute votre famille : “On ne s’engage pas seul dans un crédit d’études. Les garants sont souvent nos parents. Ayez un plan solide pour ne pas leur faire subir votre dette.”
- Visualisez l’impact à long terme : “Un prêt de 10 000€+, c’est 5 ans de travail consacrés à son remboursement. Chaque mois, vous devrez faire attention.”
- Discipline financière : “Le plus important : être organisé et limiter les dépenses superflues.” Un budget mensuel rigoureux est votre meilleur allié.
- Déjà endetté par une école d’art ? : “Cherchez des aides et du soutien. Priorité au remboursement rapide de votre prêt, sans mettre en péril vos besoins essentiels.”
Ces conseils, basés sur l’expérience personnelle d’Eva, sont rarement abordés dans les discussions sur les formations artistiques.
Chapitre 7
Les leçons apprises
Forte de son expérience, Eva partage des conseils précieux pour les artistes en herbe :
“Ne vous comparez surtout pas à des gens qui dessinent depuis des dizaines et des dizaines d’années.”
“Prendre le temps d’apprécier le dessin et ne pas se forcer.”
“Je pense que j’apprendrais cette discipline-là : dessiner pour le plaisir ou dessiner pour m’entraîner plus.“
Elle insiste sur l’importance de la patience et de la bienveillance envers soi-même :
“Le temps, c’est super important. Et puis, voilà, on peut apprendre à dessiner en peu de temps, mais ça dépend des facultés qu’on a, ça dépend du temps qu’on y consacre.”
En résumé
- Ne pas se comparer aux autres.
- Se discipliner.
- Être patient.
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Chapitre 8
La reconstruction
Malgré ces épreuves, Eva a su renouer avec sa passion et redéfinir sa relation au dessin et à la création :
“Mon objectif maintenant? Partager mes créations, que ce soit par l’écrit que par les crayons. Parce que je pense que maintenant, j’ai compris que ce n’est pas que le dessin, ma passion, c’est vraiment la création en elle-même.“
Elle élabore sur cette vision plus large de sa créativité :
“Que ce soit vidéo, écriture, peinture, collage… Il faut que je crée dans ma vie, c’est important. Même dans mes anciens boulots, avant j’étais bijoutière, conseillère en vente bijoutière, et je dessinais, je faisais des croquis pour les clients et kiffais ça.”
Sa vision d’avenir, empreinte de sagesse et d’espoir :
“J’aimerais beaucoup gagner ma vie grâce à mes créations et être libre de mon temps. C’est ça mon objectif.“
Chapitre 9
Conclusion: Une autre voie est possible
L’histoire d’Eva nous rappelle qu’il existe d’autres chemins pour développer son art que celui, pavé de dettes, des écoles traditionnelles. À l’ère du numérique, les alternatives n’ont jamais été aussi nombreuses et accessibles.
“Maintenant, je pense qu’on peut tous devenir artistes, tous devenir dessinateurs, illustrateurs ou ce que vous voulez par nos propres moyens, tant qu’on s’en donne les capacités.”
Suivez Eva sur les réseaux sociaux
Vous pouvez découvrir les créations d’Eva sur Instagram et bientôt sur les différents réseaux Apprendre à dessiner avec des formats courts :
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Cyril Buf (Aka Spartan)
Community Manager passionné d'art
Ancien élève d'”Apprendre à dessiner” et amateur d’encrage, il contribue aujourd’hui à l’animation de notre communauté. Avec une pointe d’humour et une dose de créativité, il veille à ce que chaque membre se sente inspiré et soutenu.
A défaut de pouvoir entrer dans une école d’art, mes parents étaient prêts à me financer 2 années de graphisme publicitaire dans une école privée, près de chez moi. (A l’époque, il n’y avait pas internet, j’ai dû aller dans un CIDJ pour obtenir des informations). J’ai trouvé la première année très intéressante (même si il y avait des manquements), cela m’a ouvert des perspectives. Je passais en 2e année. Mais j’ai préparé un portfolio et démarché des entreprises pour éviter à mes parents de payer la 2e année. J’ai obtenu un job. De fil en aiguille, j’ai fait mon chemin dans le monde du graphisme et de l’infographie en alternant période de travail et formation professionnelle. J’ai pris des chemins de traverses.
Mais finalement c’est quand j’ai commencé à animer des ateliers pour les enfants que je me suis plus éclatée sur le plan créatif. J’avais pour fil conducteur comment raconter une histoire en images. Je les ai initié au livre accordéon ou pop-up, au stop Motion, au théâtre d’ombres Chinoises. De voir leurs yeux pétillants 🤩, de faire preuve d’imagination, de trésors de créativité… c’était stimulant !
Maintenant je dessine pour moi pour progresser, afin de découvrir de nouvelles techniques… et créer des illustrations personnelles. Ce n’est pas forcément dans un but professionnel. Mais au fil des ans, je me suis fait des contacts amicaux en relation avec le monde de l’édition. Alors je verrai bien ce que l’avenir me réserve… 😁
Sylvie
Bonjour Eva!
Encore une fois bienvenue dans l’équipe et bravo pour cette belle vidéo d’introduction. Un parcours assez étonnant, je suis sur que tu vas te plaire dans apprendre à dessiner!