10 conseils indispensables pour une reconversion professionnelle dans le dessin

Salut les artistes en herbe,

J’ai remarqué que de plus en plus de mes lecteurs en ont assez de leur travail purement alimentaire et aimeraient se reconvertir partiellement ou totalement vers des métiers artistiques tels que l’illustration jeunesse, le character design, la bande dessinée ou tout autre métier passionnant du dessin (voir la liste complète en bas de l’article).

Par conséquent, dans cet article, je vais vous expliquer comment j’ai réalisé ma transition d’un métier alimentaire à un métier créatif et comment j’ai fait pour parvenir à vivre de ma passion en travaillant à la maison.

Vous le savez peut-être déjà, à force de me lire: pour ma part, j’ai commencé ma vie professionnelle en tant que kinésithérapeute (libéral, salarié puis fonctionnaire) et j’ai progressivement dérivé vers le métier d’illustrateur, pour finir prof de dessin à plein temps.

Je vais tâcher de présenter les obstacles que j’ai pu rencontrer en cours de route. Je vais aussi vous livrer les mécanismes qui m’ont fait dépasser mes peurs et m’ont permis de me lancer dans l’aventure.

Je répondrai aux questions récurrentes que vous me posez à ce propos et je vous donnerai mes conseils qui, j’espère, vous aideront à faciliter votre reconversion professionnelle vers un métier artistique (qu’il soit lié ou non au dessin et à la peinture).

reconversion professionnelle illustration

“Doutons même du doute. – Anatole France

 

TOP 3 OBSTACLES DE LA RECONVERSION

1. Ses propres doutes! 

Et oui, le changement fait peur. Le doute peut parfois nous ronger jusqu’à la moelle et la peur de l’échec est souvent palpable. Gardez en tête que les personnes réussissant dans ce monde sont les plus persistantes dans leurs efforts et non pas les plus intelligentes. L’échec fait partie de l’apprentissage et est nécessaire.

Mettez donc votre égo de côté car la meilleure chose que vous puissiez apprendre est de ne pas prendre toutes les remarques personnellement.

Ah oui et aussi gardez toujours ceci  en tête:  les gens que vous idéalisez font caca comme tout le monde ;) .

La peur de manquer d’argent est souvent présente aussi, mais avec un peu d’organisation et de vigilance, on s’en sort. Bon c’est sûr, si votre premier réflexe est de vous acheter le dernier iphone puis de râler parce que vous ne comprenez pas où votre argent passe, posez-vous peut-être des questions (c’est du vécu).

 

2. Les inconvénients de travailler à la maison

Vie de couple, enfants en bas âge, tâches quotidiennes, il est important de travailler dans une pièce isolée, éloignée du bruit si possible. Pour pouvoir être tranquille dans votre “bureau/atelier”, instaurez des tranches horaires précises pour vous et vos proches. Personne ne doit vous déranger pendant vos horaires de travail: c’est une règle stricte et incorruptible.

Et quand vous êtes dans votre atelier, hors de question de consacrer du temps à vos loisirs ou vos tâches personnelles: seulement du travail, même si c’est juste 3 heures intensives dans la journée. Vous serez bien plus productifs de cette manière et vous aurez une vie bien plus équilibrée. Tout le monde doit jouer le jeu à la maison, sans exception.

 

3. Les proches qui ne comprennent pas pourquoi vous changez d’orientation et leur influence sur vous

“Mais pourquoi tu changes de métier? kinésithérapeute c’est bien pourtant comme métier! ça gagne bien en plus!”: Combien de fois j’ai entendu ça. Au début je trouvais ça énervant car cela me renvoyait vers mes propres doutes, alors que j’avais plutôt besoin d’encouragements.

Puis avec le temps j’ai compris que les personnes qui me questionnaient avaient bien plus peur du changement que moi. Aujourd’hui quand j’entends ça, cela me fait sourire et je réponds poliment: “J’ai fait le tour de la profession, j’ai aimé mon travail de kiné mais je suis bien plus heureux maintenant, en faisant ce que j’aime vraiment, c’est à dire créer!”.

Il y aura toujours des personnes de la vieille école qui trouvent cela puéril de dessiner et peindre. Concentrez-vous plutôt sur les personnes qui trouvent cela passionnant et fascinant. Prenez aussi le temps de sensibiliser votre entourage à cette activité sans non plus trop les saouler avec ça, car c’est votre passion et pas la leur.

questions sur la reconversion professionnel

 

Top 6 questions récurrentes sur la reconversion professionnelle artistique:

1. Suis-je trop vieux pour une reconversion professionnelle? Je pars de zéro. 

La question est légitime. Je ne vous cacherai pas que plus jeune on commence et mieux c’est. Pour autant, votre expérience de vie est un sacré avantage par rapport à celle des jeunes, ne serait-ce que dans la façon de communiquer.

Le niveau en dessin ne fait pas tout, très loin de là. Par exemple, je connais beaucoup d’illustrateurs avec une belle personnalité et qui réussissent bien mieux que d’autres professionnels bien meilleurs techniquement. Comprenez que la créativité ne doit pas être utilisée seulement sur le papier. C’est aussi par votre stratégie de communication, votre ciblage du client, l’étendue du réseau que vous avez développé et au final dans votre façon de vous vendre que vous irez de l’avant.

Si vous montrez que vous êtes quelqu’un de sérieux, fiable, disponible, vous avez déjà fait plus de la moitié du chemin, quel que soit le métier, car cela devient une denrée rare de nos jours.

Mettez vous toujours à la place de votre potentiel client: vous vous rendrez vite compte que plus vous lui faciliterez la tâche et plus il fera appel à vos services. C’est aussi simple que cela.

Si la reconversion professionnelle vous démange depuis trop longtemps et que vous ne souhaitez pas vivre dans les regrets jusqu’à la fin de votre vie, lancez-vous.

 

2. Le travail indépendant à la maison est-il fait pour moi? 

La plupart des personnes que je connais et qui travaillent dans ces conditions ont clairement des tendances à l’introversion. Cela ne signifie pas pour autant qu’elles soient asociales, au contraire. Elles préfèrent simplement leur tranquillité et leur rythme de vie.

Voici les qualités requises recommandées ou que vous pourrez acquérir sur le tas, et qui faciliteront l’aventure de votre reconversion:

  • être organisé et autonome dans son travail
  • savoir se fixer des objectifs progressifs et tenir un calendrier
  • savoir prioriser les tâches
  • être enthousiaste, motivé et patient
  • savoir cibler ses clients et leur faciliter la vie (j’insiste sur ce point), avoir une communication claire

 

3. Combien de temps cela prendra-t-il avant que je commence à gagner ma vie avec le dessin? 

Malheureusement, personne n’a de boule de cristal. Il y a tellement de paramètres en jeu. Déjà, indépendamment de vos paramètres intrinsèques, tous les métiers du dessin ne se valent pas en terme de revenus (ex: les métiers liés à l’identité visuelle paient beaucoup mieux que la bande dessinée).

Dans tous les cas, il faut voir l’apprentissage du dessin professionnel comme un marathon.

Si vous partez de zéro, il faudra prendre en compte le temps d’apprentissage. Mes élèves les plus sérieux et constants signent souvent leur premier contrat 2 à 3 ans après avoir pris des cours chez moi en partant d’un niveau de dessin basique.

Si vous vous formez en autodidacte comme je l’ai fait, comptez à peu près 4 à 5 ans (parfois plus) avant de vous constituer une clientèle digne de ce nom. C’est toujours mieux d’avoir un suivi sur vos progrès et autant d’avis constructifs que possible.

Si vous avez un conjoint ou une conjointe, ou même des enfants, communiquez avec eux. Spécifiez des dates limites et des objectifs réalistes.

Par exemple: “ Je vais consacrer un an et demi ou deux ans à apprendre le métier et à me former. Puis je prendrai 4 mois pour monter mon portfolio et commencer à cibler mes premiers clients.”

 

4. Faut-il travailler gratuitement pour commencer?  

C’est une très bonne question car la réponse n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire.

Certains professionnels vous diraient: “non pas du tout! tout travail mérite salaire! si tu travailles gratuitement tu vas “casser le marché” et pénaliser les autres professionnels qui essaient d’en vivre!”.

Même si je comprends cette réaction (car je l’ai eue il y a quelques années), je pense que cette vision est relativement étriquée et guidée par la peur. Je pense qu’un prestataire compétent et qui se met à la place de son client n’a aucun mal à cibler, à donner envie, à trouver du travail et à fidéliser son client.

L’artiste qui reste dans son coin, ne sachant que créer aléatoirement sans communiquer correctement, pourra râler autant qu’il veut; à moins qu’il soit une rock star dans son domaine, personne ne s’intéressera à son travail.

Je pense qu’il est possible de travailler gratuitement dans les conditions suivantes: 

  • La nature du travail en question doit vous passionner. Vous ne devez pas faire quelque chose que vous n’aimez pas gratuitement. C’est contre-productif. 
  • Le travail final peut être mis en avant dans votre portfolio, auquel cas cela revient à contribuer à la promotion de votre travail dans l’activité professionnelle que vous ciblez.
  • Le client doit être connu si possible et ne doit pas gagner de l’argent directement grâce à vos efforts (c’est un de mes principes).

 

Si l’une des conditions n’est pas remplie, préférez travailler pour votre portfolio et vos projets personnels.

Si vous savez que vous allez être très bon dans la mission proposée, ne la faites pas gratuitement.

Note:  Il peut aussi être intéressant de travailler gratuitement à durée déterminée ou à titre de stagiaire dans le cas où il y aurait potentiellement des chances de décrocher un emploi en interne (je parle notamment dans les studios de jeux vidéos/animation ou les agences).

 

5. Comment fixer ses prix?  

On en parle dans l’article fixer ses prix pour vendre une illustration.

reconversion artiste peintre

 

Les 5 erreurs classiques

de la reconversion professionnelle:

  • Ne pas avoir un plan d’action clair.
  • Ne pas chercher de l’aide par pur égo (aide sociale, famille, amis).
  • Ne pas communiquer avec votre compagne/compagnon et vos proches sur votre plan d’action.
  • Trouver un job alimentaire à temps partiel qui vous bouffe toute votre énergie.
  • Se faire absorber par le côté non productif des réseaux sociaux.

 

Résumé de mes études et de mon parcours professionnel (pour vous donner une idée):

En gros dans l’ordre chronologique:

  • Obtention d’un Baccalauréat Scientifique option biologie: après une seconde et une terminale redoublées. Une chose est sûre: j’aime pas l’école.
  • Préparation des concours d’entrée en école de kinésithérapie. Ces deux années furent, disons-le avec les vrais mots: dégueulasses. Je n’avais pas de vie.
  • Entrée en école de kinésithérapie: pas de chance, après deux ans à avoir galéré, je sens que ça va m’emmerder au long terme, alors que mes collègues de classe sont réjouis.
  • Obtention du diplôme d’état de masseur-kinésithérapeute et d’un master en santé et sport. Youpi le supplice est fini! ah ben non, en fait, ça ne fait que commencer…
  • Je suis ma compagne dans une nouvelle région, loin de ma famille et de mes amis. Je m’installe à mon compte dans l’un des plus gros cabinets libéraux du département. Je n’ai plus de vie en dehors du boulot. Je pars travailler dans un centre de rééducation plus proche de chez moi pour changer un peu. Je pète un plomb au bout d’un an et demi.
  • Ma compagne et moi rentrons dans notre région natale. Elle y retrouve un job alimentaire beaucoup moins intéressant pour elle. Pour ma part, je retrouve mes habitudes sportives et postule à l’hôpital. Je me remets doucement de mon premier burn-out et je consacre une bonne partie de mon temps à préparer le championnat de France de boxe thaïlandaise, tout en dessinant sur le côté.
  • Ma compagne ne m’encourage pas dans mes activités professionnelle et sportives. Après 12 ans passés ensemble, nous ne voyons plus la vie de la même façon. Nous préférons alors nous séparer pour le meilleur.
  • 2 ans après, j’arrête de travailler dans le domaine de la santé.  Ma grand-mère maternelle me permet de loger chez elle, le temps de réaliser mes projets. N’ayant plus de revenu, je touche les aides sociales pendant quelques mois, ce qui me permet de tenir la tête hors de l’eau.
  • N’ayant pas les moyens de me payer une formation professionnelle, j’apprends les métiers de graphiste, photographe et illustrateur en auto-didacte avec les maigres ressources de l’internet de l’époque.
  • Je parviens à mes objectifs et je signe mes premiers contrats en graphisme et en illustration! heureux je suis :)
  • Je déménage chez mon frère qui me loge gratuitement. Pendant cette période, j’apprends quelques compétences du web pour améliorer ma portée sur les réseaux sociaux. Je voyage un peu et cela m’ouvre l’esprit sur de nouveaux horizons.
  • J’ouvre mon blog tout en travaillant sur le côté. L’enseignement me plaît de plus en plus, au fil de la rédaction de  mes articles et des encouragements de mes lecteurs.
  • Je m’expatrie à Montréal, ville très artistique et spécialisée dans la production de jeux vidéos. J’y fais des rencontres exceptionnelles et n’ai plus envie de rentrer en France. Je commence à enseigner à plein temps le dessin et l’illustration: Voir évoluer artistiquement mes élèves me révolutionne la vie et me pousse plus que jamais à l’altruisme.

chercher travail dans le dessin

 

Conclusion personnelle

C’est vrai, la reconversion professionnelle artistique requiert du temps, des sacrifices et aura probablement son lot de hauts et de bas. Pourtant, c’est probablement la plus belle aventure d’une vie, un voyage qui fait grandir humainement et nourrit intérieurement.

Pour ma part, cela m’a appris à me contenter des petites choses et à vivre à ma vitesse plutôt que de subir un train de vie à cent à l’heure. Ma tranquillité au final s’est globalement améliorée, puisque non seulement je ne subis plus le stress du patronat ou du salariat, mais surtout je fais en grande partie ce que j’aime le plus au monde.

Mes proches en sont, au final, plus reconnaissants car je suis heureux et que ce bonheur leur parvient en retour à un moment ou à un autre. Je retiens aussi les retours de certains de mes élèves qui se sont reconvertis et qui, malgré parfois une baisse conséquente de leurs revenus, se sentent en général bien plus épanoui.

Le bonheur n’a pas de prix.

 

Vous ne savez pas quel métier du dessin vous plairait?

Faites donc un tour sur nos fiches pour y trouver quelques idées:

 

Vous avez d’autres questions ou des expériences à partager? 

Je vous encourage à le faire en commentaire! 

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31 réponses
  1. Bonjour Pit et l’équipe de Pit,
    Je rejoins tous les précédents messages et te remercie pour cet article de qualité ! Ton parcours est riche d’enseignement et donne une idée de ce à quoi nous pourrions toutes et tous être confrontés.

    Je souhaitais te poser une question sur le marché de l’illustration à Montréal. Très sommairement, nous prévoyons une immigration en famille (2 joyeux trentenaires et 2 enfants en bas ages) dans cette ville d’ici un an. Dans le cas où j’arriverai à me former suffisamment d’ici le départ, je me suis noté deux choix :
    N°1. Rester ingénieur le temps d’arriver sur place et s’installer puis me tourner vers l’illustration (plutôt en tant que salarié, du moins au moment où j’écris ce commentaire) ;
    N°2. Chercher un travail voir un stage dans l’illustration dès le départ pour une entreprise à Montréal afin de faire mes armes/crayons/stylets et mes preuves.

    J’en arrive à ma question :). Est-ce qu’à ta connaissance la pratique décrite en choix n°2 est une voie possible à Montréal ?

    Je te remercie du temps que tu pourras allouer à ce commentaire ainsi que pour l’ensemble des informations que tu nous mets à disposition :).
    Te souhaitant une bonne journée !

    1. Salut Guillaume,
      Si tu as une famille, il serait préférable de rester ingénieur les premiers temps.
      Je ne sais pas s’il existe des stages pour illustrateur. Pour concept artist cependant tu peux possiblement en trouver.
      Après je ne connais pas ton niveau actuel, donc il m’est difficile de me prononcer sur quoi que ce soit.
      Un stage ne te suffira pas à apprendre le métier et à avoir le niveau. Si tu pars de zéro il te faudra des années, que tu prennes du temps et que tu fournisses des efforts réguliers toujours dans la même direction, en gardant en tête des objectifs bien précis.

      1. Bonjour Pit,
        Merci beaucoup pour ta réponse et tes conseils. J’en prends bonne note et je garderai cet objectif, travailler dans l’illustration, en tête. Cela prendra le temps qu’il faudra mais je suis patient :).
        Bonne journée et encore merci d’avoir pris de ton temps pour répondre à ce message qui me concerne uniquement.
        Guillaume

  2. Bonjour Pit ,

    Quel parcours en effet… cela rassure de lire ton article, de même que les réactions des personnes qui l’ont lu, ça me donne l’impression de ne pas être la seule à avoir des difficultés dans ce choix radical de vouloir vivre de son art. J’ai travaillé longtemps dans l’animation socioculturelle en région nantaise, on peut donc dire que ce n’est pas l’argent qui me motive ! J’ai donné aussi des cours de dessin, de BD, d’aquarelle… en étant moi-même autodidacte ; puis la vie a fait que je me suis installée d’abord en Lorraine où j’ai décidé de me reconvertir : formation de peintre en décor, travail en atelier de décors à l’opéra, où j’ai appris énormément de choses et particulièrement à peindre sur de très grands formats, mais physiquement trop dur pour moi : il faut être jeune et musclé pour faire ce métier par ailleurs passionnant mais mal reconnu. Ensuite je me suis mariée en Allemagne où je vis actuellement. Depuis cette année je cherche à vivre de mon art, à la base dessin, peinture, techniques traditionnelles, et je me forme avec des tutoriels sur Procreate depuis peu. Déjà dans son propre pays c’est compliqué de se lancer, mais alors expatrié… j’ai 54 ans, j’ai beaucoup roulé ma bosse et je crois qu’on peut toujours rebondir, tant que la santé et la motivation sont là. Ma santé est bonne mais la motivation joue un peu les montagnes russes ! Existe-t-il un groupe « apprendre à dessiner » sur les réseaux sociaux, où on peut se motiver et se soutenir ? Merci de nous encourager avec ce récit, tes articles et formations.
    Cat

  3. Bonjour Pit,

    Article très intéressant, bravo ! Petite suggestion de nouvelle “fiche métier” : créatrice/créateur de motifs !
    Un métier de l’ombre, méconnu et pourtant si passionnant !

  4. bonjour Pit,
    Il y a beaucoup de vrai dans tout ce que tu dis….!!!! Moi j’ai été graphiste designer en agence de Packaging alimentaire et cosmétique pendant 15 ans et j’ai tout arrêté il y a 9 ans mais….voilà j’ai fait du free lance après, j’ai essayé de donner des cours de dessin via Zoom avec seulement 2 élèves pendant le premier confinement la misère….et avant ça j’étais chef d’ateliers créatifs dans un magasins de loisirs créatifs, mais bon j’ai été licenciée il y a 2 ans et demi et en mai j’arrive à la fin de mes Assedics et me voilà coincée…..Je ne sais pas quoi faire, en tous cas pas retourner dans le packaging….Je voudrais continuer de dessiner, faire des illustrations mais je ne sais pas très bien dans quoi et pour qui travailler? Penses-tu que le statut de free lance est le meilleur?

    1. Bonjour,

      Le statut de freelance peut te servir selon la vie que tu veux mener à un instant t.
      Mais si tu as de meilleures opportunités à retourner en salariat à présent, alors c’est ce que tu devrais faire.
      Il faut s’adapter selon le changement qui se présente à toi et les circonstances.

      Saches que tu peux aussi t’informer sur le portage salarial, qui peut être une solution à mi-chemin entre les deux (je ne connais pas assez pour détailler, mais une connaissance a ce statut)

  5. Bonjour Pit, déjà merci ! J’ai adoré ton article. Il tombe exactement à point nommé. Je me disais justement qu’après 7ans dans la restauration, j’avais envie de suivre une autre voie, et l’art est ma principale passion. Mais j’ai quand même quelques questions.

    Dans ton article tu parles de niveau de “dessin de basique”. Qu’est ce que pour toi un niveau de dessin basique ? Cela fais environ 3 ans que je dessine avec des périodes plus ou moins productive, mais je vient seulement d’apprendre que de seulement recopié, imaginer ou s’inspirer dessin n’étais pas la meilleur voie d’apprentissage. J’apprend donc le dessin d’observation et je suis un véritable débutant dans ce domaine. Pour toi est ce ça un “niveau basique” ou c’est un niveau un peu plus poussé ?

    Conseillerais tu des formations dans certaines écoles, des diplômes peut être pour avoir un niveau de dessin meilleur et entrer sur le marché du travail avec des bases plus solide ?

    Je n’aimerais pas forcement me lancer en “free lance” dès mes premières années dans le métier, penses tu qu’intégrer une entreprise pour me former, peut être après une formation pourrait être une bonne idée ?

    En tout cas, merci pour tout, ça fais extrêmement plaisir de voir que je suis pas forcement seul dans ce cas, et qu’il y a de belles possibilités face à moi !

    1. Bonjour Enzo,

      Je te conseille les formations de Pit. J’ai acheté un package de 4 formations. Je n’en suis qu’aux bases (la perspective), mais qu’est-ce que c’est utile ! Pit est très pédagogue !! Bien sûr, ce n’est pas la même chose que suivre un cours avec un prof en face de toi. J’avais cette appréhension mais Pit est très réactif quant aux réponses suite aux envois de nos productions.

  6. Bonjour Pit,

    Article très intéressant et instructif. Je suis dans cette période. Je peins déjà depuis un moment. Je t’ai acheté un package de 4 formations en dessin. Je travaille dans la communication mais je ne cherche plus de clients, j’en ai encore qui arrivent, pour me consacrer à l’art. La question que je me pose justement c’est comment as-tu cherché les clients ? Même si je bosse dans la communication je constate que je ne sais pas par quel biais “démarcher” (je n’aime pas ce terme !). Dans la comm, j’ai un site web, j’ai un réseau. En art, j’ai déjà fait des expos, mon style est plutôt surréaliste et j’avoue qu’avec certaines de mes toiles, c’est assez complexe de se projeter pour dire qu’on va mettre telle ou telle toile dans son salon ;-) Peut-être que je me pose trop de questions.
    Quoiqu’il en soit, c’est très encourageant de te lire. Bravo pour ton parcours !

    1. trouver ses premiers clients est un sujet bien vaste!
      je ne pourrais te le résumer en un commentaire.
      Il faudrait une formation entière car au final c’est la partie la plus difficile.

  7. Bonjour Pit, merci pour ce bel article qui tombe juste à pic pour moi et m’encourage à poursuivre sur ma voie, celle de vivre de ma passion du dessin et de la peinture ! Il y a bien des choses dans ton parcours qui font écho à ce que j’ai pu vivre : de mon côté, un burn-out aussi, après avoir obtenu un doctorat en écologie. A l’époque je vivais en Suisse, j’avais un bon salaire en temps que doctorante, un appartement, de l’argent de côté pour me faire plaisir… et ça a été la période la plus horrible de ma vie. Je ne sais même pas comment j’ai réussi à aller au bout et à obtenir le diplôme et après ça le simple fait de songer à continuer dans la recherche (car c’était la voie tracée) me mettait en panique intérieurement. Alors j’ai décidé de prendre “de longues vacances”, le temps de me reconstruire et de trouver ce que je voulais vraiment faire… Autour de moi les gens flippaient et m’exhortaient à postuler à des jobs, sinon “j’allais me retrouver sur la touche”. Comme toi j’ai compris que c’était leurs propres peurs qu’ils exprimaient, alors que moi ma plus grande peur c’était de continuer une “non-vie” comme j’en avais eu pendant mon doctorat. Tout ça c’était fin 2013, et je suis toujours “en transition” depuis. Comme tu l’as dit à juste titre : le changement, ça peut prendre du temps, et cela a été difficile parfois d’accepter le temps que ça prend. Je suis rentrée en France et je n’avais plus de revenus, mais j’ai beaucoup de chance que ma mère ait accepté que je revienne à la maison le temps que je trouve ma voie, et qu’elle me soutienne à 100% dans tous mes revirements. A l’époque où je suis rentrée en France je ne dessinais même plus, alors que j’avais toujours dessiné étant enfant et adolescente… Les études et le fait de me retrouver entraînée dans la course du système avaient fait que j’avais arrêté : plus le temps, plus de motivation. Après être rentrée en France, j’ai continué de chercher ma voie, fait du bénévolat dans des associations, monté des projets divers et variés qui ont capoté à chaque fois… En parallèle, je me suis remise à dessiner, et j’ai découvert que je n’avais pas perdu mon coup de crayon. Le plaisir était toujours là, intact, et j’ai eu envie de progresser. Ca devait être en 2015, et c’est là que j’ai découvert ton blog. J’ai commencé à m’offrir tes formations, et j’ai tout de suite accroché avec ta manière d’enseigner. J’étais heureuse parce que ça me permettait de travailler le dessin de chez moi (en bonne introvertie, c’est ce que je préfère XD) et avec les paiements en 3 fois, ça restait abordable pour moi (merci de ça !) Grâce à ça, j’ai commencé à monter en niveau. Il n’empêche, à ce stade je considérais toujours le dessin et la peinture comme une passion, et je n’imaginais pas en faire un “projet professionnel”. Comme tu le dis bien au début de l’article : nos propres doutes sont nos pires ennemis. Je dirais aussi nos croyances limitantes, comme c’était le cas pour moi. Je m’étais mis dans la tête que le dessin ça ne pouvait être qu’un hobby et que de toute manière je n’avais pas le niveau pour en vivre. En parallèle je continuais de “chercher ma voie” (alors qu’elle était sous mon nez). Alors l’Univers a bien fait les choses, il m’a envoyé l’épreuve dont j’avais besoin : il y a un peu plus d’un an mon amoureux est parti en voyage en me laissant derrière lui et sans plus donner aucune nouvelle. L’ampleur de la perte était telle pour moi que j’étais dévastée. J’ai tenté de faire le bon petit soldat et “d’aller de l’avant”, comme tout le monde m’y exhortait (là encore, ils exprimaient leurs propres peurs), de continuer le sport et les activités sociales, et de me mettre à chercher un job à temps partiel pour enfin gagner un peu d’argent. Mais je me forçais alors c’est mon corps qui a dit stop et je me suis retrouvée durablement bloquée du dos. Ce qui m’a forcée à devoir rester dans ma chaise de bureau (la plus confortable de la maison) à ma table à dessin. C’est comme ça qu’il y a un an, dans ce moment noir, je suis retombée amoureuse… de l’aquarelle. Dans cette période difficile, ce sont le dessin et la peinture qui m’ont donné la force et l’envie de continuer à me lever le matin. J’ai réalisé la force incroyable que c’était, et j’ai réalisé aussi que ma voie m’avait trouvée même si j’avais tout fait pour la chercher ailleurs. Dès lors j’ai oublié l’idée d’un boulot alimentaire à temps partiel, car comme tu le dis si bien, je refusais que ça me bouffe mon temps et mon énergie alors que je savais au fond de moi ce que je voulais faire. Et depuis un an je bosse à temps plein sur le fait de monter en niveau en aquarelle. Jour après jour je m’y mets, avec persévérance et auto-discipline, car comme tu le dis bien ce sont des clefs de réussite (cela dit je kiffe tellement que je n’ai pas l’impression de me forcer). Cela porte ses fruits et depuis le début de l’année je commence à me constituer un portfolio. Il y a encore plein d’étapes à venir sur lesquelles je ne suis pas claire (notamment au niveau juridique, commercial, communication) mais je suis en train de chercher dans mon réseau les personnes et les formations susceptibles de m’éclairer. En tout cas j’ai confiance dans le fait qu’une fois le premier pas enclenché, le reste va suivre, malgré les obstacles. Et quand on me pose la fameuse question du “tu fais quoi dans la vie ?” je réponds que je suis artiste, même si je n’en vis pas encore. Parce que c’est ce que je suis au fond, et je sais que la visualisation positive ça aide aussi beaucoup à concrétiser. Donc encore merci pour cet article qui m’encourage à ne rien lâcher, et bravo pour ton parcours et la générosité et l’humanité avec laquelle tu enseignes le dessin. Sans tes formations, je n’en serais pas là aujourd’hui !

  8. Impressionnant ton parcours, bravo, quel volonté !
    Pour ma part, j’ai commencé à suivre tes formations et les personnes autour de moi voient les progrès faits au fil du temps. J’arrive même à vendre qq pastels et suis très fière !
    Continue, je compte sur toi 😉

  9. Merci de cet article Pit, qui donne du courage pour avancer. Je suis moi-même en reconversion, mais avec pas mal d’années de plus que toi! En plus je trouve qu’il est bien écrit cela sonne trés juste.

  10. Excellent article qui, personnellement, me redonne du courage ! Après deux ans à donner des cours de dessin dans ma ville, et un déménagement entre ces deux années, la perte de clientèle entre les deux a freinée mon développement … pourtant je redéménage encore cette année (pour la bonne cause :p) ! Prions pour que ce soit la bonne cette fois, au moins pour les 5 ans qui viennent :p
    Merci pour tous tes partages sur tes expériences Pit … tu as toujours été une grande source d’inspiration pour moi ( je suis ton blog depuis plusieurs années, même si c’est la première fois que je commente ^_^) et voir à quel point tu as su te mettre en danger pour vivre de ta passion me pousse à persévérer !!!

    1. La vie est une longue suite d’adaptation et ça ne change jamais.
      Rien n’est statique, c’est pour ça que c’est passionnant et ça ouvre l’esprit. :)

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10 conseils indispensables pour une reconversion professionnelle dans le dessin

10 conseils indispensables pour une reconversion professionnelle dans le dessin

Salut les artistes en herbe,

J’ai remarqué que de plus en plus de mes lecteurs en ont assez de leur travail purement alimentaire et aimeraient se reconvertir partiellement ou totalement vers des métiers artistiques tels que l’illustration jeunesse, le character design, la bande dessinée ou tout autre métier passionnant du dessin (voir la liste complète en bas de l’article).

Par conséquent, dans cet article, je vais vous expliquer comment j’ai réalisé ma transition d’un métier alimentaire à un métier créatif et comment j’ai fait pour parvenir à vivre de ma passion en travaillant à la maison.

Vous le savez peut-être déjà, à force de me lire: pour ma part, j’ai commencé ma vie professionnelle en tant que kinésithérapeute (libéral, salarié puis fonctionnaire) et j’ai progressivement dérivé vers le métier d’illustrateur, pour finir prof de dessin à plein temps.

Je vais tâcher de présenter les obstacles que j’ai pu rencontrer en cours de route. Je vais aussi vous livrer les mécanismes qui m’ont fait dépasser mes peurs et m’ont permis de me lancer dans l’aventure.

Je répondrai aux questions récurrentes que vous me posez à ce propos et je vous donnerai mes conseils qui, j’espère, vous aideront à faciliter votre reconversion professionnelle vers un métier artistique (qu’il soit lié ou non au dessin et à la peinture).

reconversion professionnelle illustration

“Doutons même du doute. – Anatole France

 

TOP 3 OBSTACLES DE LA RECONVERSION

1. Ses propres doutes! 

Et oui, le changement fait peur. Le doute peut parfois nous ronger jusqu’à la moelle et la peur de l’échec est souvent palpable. Gardez en tête que les personnes réussissant dans ce monde sont les plus persistantes dans leurs efforts et non pas les plus intelligentes. L’échec fait partie de l’apprentissage et est nécessaire.

Mettez donc votre égo de côté car la meilleure chose que vous puissiez apprendre est de ne pas prendre toutes les remarques personnellement.

Ah oui et aussi gardez toujours ceci  en tête:  les gens que vous idéalisez font caca comme tout le monde ;) .

La peur de manquer d’argent est souvent présente aussi, mais avec un peu d’organisation et de vigilance, on s’en sort. Bon c’est sûr, si votre premier réflexe est de vous acheter le dernier iphone puis de râler parce que vous ne comprenez pas où votre argent passe, posez-vous peut-être des questions (c’est du vécu).

 

2. Les inconvénients de travailler à la maison

Vie de couple, enfants en bas âge, tâches quotidiennes, il est important de travailler dans une pièce isolée, éloignée du bruit si possible. Pour pouvoir être tranquille dans votre “bureau/atelier”, instaurez des tranches horaires précises pour vous et vos proches. Personne ne doit vous déranger pendant vos horaires de travail: c’est une règle stricte et incorruptible.

Et quand vous êtes dans votre atelier, hors de question de consacrer du temps à vos loisirs ou vos tâches personnelles: seulement du travail, même si c’est juste 3 heures intensives dans la journée. Vous serez bien plus productifs de cette manière et vous aurez une vie bien plus équilibrée. Tout le monde doit jouer le jeu à la maison, sans exception.

 

3. Les proches qui ne comprennent pas pourquoi vous changez d’orientation et leur influence sur vous

“Mais pourquoi tu changes de métier? kinésithérapeute c’est bien pourtant comme métier! ça gagne bien en plus!”: Combien de fois j’ai entendu ça. Au début je trouvais ça énervant car cela me renvoyait vers mes propres doutes, alors que j’avais plutôt besoin d’encouragements.

Puis avec le temps j’ai compris que les personnes qui me questionnaient avaient bien plus peur du changement que moi. Aujourd’hui quand j’entends ça, cela me fait sourire et je réponds poliment: “J’ai fait le tour de la profession, j’ai aimé mon travail de kiné mais je suis bien plus heureux maintenant, en faisant ce que j’aime vraiment, c’est à dire créer!”.

Il y aura toujours des personnes de la vieille école qui trouvent cela puéril de dessiner et peindre. Concentrez-vous plutôt sur les personnes qui trouvent cela passionnant et fascinant. Prenez aussi le temps de sensibiliser votre entourage à cette activité sans non plus trop les saouler avec ça, car c’est votre passion et pas la leur.

questions sur la reconversion professionnel

 

Top 6 questions récurrentes sur la reconversion professionnelle artistique:

1. Suis-je trop vieux pour une reconversion professionnelle? Je pars de zéro. 

La question est légitime. Je ne vous cacherai pas que plus jeune on commence et mieux c’est. Pour autant, votre expérience de vie est un sacré avantage par rapport à celle des jeunes, ne serait-ce que dans la façon de communiquer.

Le niveau en dessin ne fait pas tout, très loin de là. Par exemple, je connais beaucoup d’illustrateurs avec une belle personnalité et qui réussissent bien mieux que d’autres professionnels bien meilleurs techniquement. Comprenez que la créativité ne doit pas être utilisée seulement sur le papier. C’est aussi par votre stratégie de communication, votre ciblage du client, l’étendue du réseau que vous avez développé et au final dans votre façon de vous vendre que vous irez de l’avant.

Si vous montrez que vous êtes quelqu’un de sérieux, fiable, disponible, vous avez déjà fait plus de la moitié du chemin, quel que soit le métier, car cela devient une denrée rare de nos jours.

Mettez vous toujours à la place de votre potentiel client: vous vous rendrez vite compte que plus vous lui faciliterez la tâche et plus il fera appel à vos services. C’est aussi simple que cela.

Si la reconversion professionnelle vous démange depuis trop longtemps et que vous ne souhaitez pas vivre dans les regrets jusqu’à la fin de votre vie, lancez-vous.

 

2. Le travail indépendant à la maison est-il fait pour moi? 

La plupart des personnes que je connais et qui travaillent dans ces conditions ont clairement des tendances à l’introversion. Cela ne signifie pas pour autant qu’elles soient asociales, au contraire. Elles préfèrent simplement leur tranquillité et leur rythme de vie.

Voici les qualités requises recommandées ou que vous pourrez acquérir sur le tas, et qui faciliteront l’aventure de votre reconversion:

  • être organisé et autonome dans son travail
  • savoir se fixer des objectifs progressifs et tenir un calendrier
  • savoir prioriser les tâches
  • être enthousiaste, motivé et patient
  • savoir cibler ses clients et leur faciliter la vie (j’insiste sur ce point), avoir une communication claire

 

3. Combien de temps cela prendra-t-il avant que je commence à gagner ma vie avec le dessin? 

Malheureusement, personne n’a de boule de cristal. Il y a tellement de paramètres en jeu. Déjà, indépendamment de vos paramètres intrinsèques, tous les métiers du dessin ne se valent pas en terme de revenus (ex: les métiers liés à l’identité visuelle paient beaucoup mieux que la bande dessinée).

Dans tous les cas, il faut voir l’apprentissage du dessin professionnel comme un marathon.

Si vous partez de zéro, il faudra prendre en compte le temps d’apprentissage. Mes élèves les plus sérieux et constants signent souvent leur premier contrat 2 à 3 ans après avoir pris des cours chez moi en partant d’un niveau de dessin basique.

Si vous vous formez en autodidacte comme je l’ai fait, comptez à peu près 4 à 5 ans (parfois plus) avant de vous constituer une clientèle digne de ce nom. C’est toujours mieux d’avoir un suivi sur vos progrès et autant d’avis constructifs que possible.

Si vous avez un conjoint ou une conjointe, ou même des enfants, communiquez avec eux. Spécifiez des dates limites et des objectifs réalistes.

Par exemple: “ Je vais consacrer un an et demi ou deux ans à apprendre le métier et à me former. Puis je prendrai 4 mois pour monter mon portfolio et commencer à cibler mes premiers clients.”

 

4. Faut-il travailler gratuitement pour commencer?  

C’est une très bonne question car la réponse n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire.

Certains professionnels vous diraient: “non pas du tout! tout travail mérite salaire! si tu travailles gratuitement tu vas “casser le marché” et pénaliser les autres professionnels qui essaient d’en vivre!”.

Même si je comprends cette réaction (car je l’ai eue il y a quelques années), je pense que cette vision est relativement étriquée et guidée par la peur. Je pense qu’un prestataire compétent et qui se met à la place de son client n’a aucun mal à cibler, à donner envie, à trouver du travail et à fidéliser son client.

L’artiste qui reste dans son coin, ne sachant que créer aléatoirement sans communiquer correctement, pourra râler autant qu’il veut; à moins qu’il soit une rock star dans son domaine, personne ne s’intéressera à son travail.

Je pense qu’il est possible de travailler gratuitement dans les conditions suivantes: 

  • La nature du travail en question doit vous passionner. Vous ne devez pas faire quelque chose que vous n’aimez pas gratuitement. C’est contre-productif. 
  • Le travail final peut être mis en avant dans votre portfolio, auquel cas cela revient à contribuer à la promotion de votre travail dans l’activité professionnelle que vous ciblez.
  • Le client doit être connu si possible et ne doit pas gagner de l’argent directement grâce à vos efforts (c’est un de mes principes).

 

Si l’une des conditions n’est pas remplie, préférez travailler pour votre portfolio et vos projets personnels.

Si vous savez que vous allez être très bon dans la mission proposée, ne la faites pas gratuitement.

Note:  Il peut aussi être intéressant de travailler gratuitement à durée déterminée ou à titre de stagiaire dans le cas où il y aurait potentiellement des chances de décrocher un emploi en interne (je parle notamment dans les studios de jeux vidéos/animation ou les agences).

 

5. Comment fixer ses prix?  

On en parle dans l’article fixer ses prix pour vendre une illustration.

reconversion artiste peintre

 

Les 5 erreurs classiques

de la reconversion professionnelle:

  • Ne pas avoir un plan d’action clair.
  • Ne pas chercher de l’aide par pur égo (aide sociale, famille, amis).
  • Ne pas communiquer avec votre compagne/compagnon et vos proches sur votre plan d’action.
  • Trouver un job alimentaire à temps partiel qui vous bouffe toute votre énergie.
  • Se faire absorber par le côté non productif des réseaux sociaux.

 

Résumé de mes études et de mon parcours professionnel (pour vous donner une idée):

En gros dans l’ordre chronologique:

  • Obtention d’un Baccalauréat Scientifique option biologie: après une seconde et une terminale redoublées. Une chose est sûre: j’aime pas l’école.
  • Préparation des concours d’entrée en école de kinésithérapie. Ces deux années furent, disons-le avec les vrais mots: dégueulasses. Je n’avais pas de vie.
  • Entrée en école de kinésithérapie: pas de chance, après deux ans à avoir galéré, je sens que ça va m’emmerder au long terme, alors que mes collègues de classe sont réjouis.
  • Obtention du diplôme d’état de masseur-kinésithérapeute et d’un master en santé et sport. Youpi le supplice est fini! ah ben non, en fait, ça ne fait que commencer…
  • Je suis ma compagne dans une nouvelle région, loin de ma famille et de mes amis. Je m’installe à mon compte dans l’un des plus gros cabinets libéraux du département. Je n’ai plus de vie en dehors du boulot. Je pars travailler dans un centre de rééducation plus proche de chez moi pour changer un peu. Je pète un plomb au bout d’un an et demi.
  • Ma compagne et moi rentrons dans notre région natale. Elle y retrouve un job alimentaire beaucoup moins intéressant pour elle. Pour ma part, je retrouve mes habitudes sportives et postule à l’hôpital. Je me remets doucement de mon premier burn-out et je consacre une bonne partie de mon temps à préparer le championnat de France de boxe thaïlandaise, tout en dessinant sur le côté.
  • Ma compagne ne m’encourage pas dans mes activités professionnelle et sportives. Après 12 ans passés ensemble, nous ne voyons plus la vie de la même façon. Nous préférons alors nous séparer pour le meilleur.
  • 2 ans après, j’arrête de travailler dans le domaine de la santé.  Ma grand-mère maternelle me permet de loger chez elle, le temps de réaliser mes projets. N’ayant plus de revenu, je touche les aides sociales pendant quelques mois, ce qui me permet de tenir la tête hors de l’eau.
  • N’ayant pas les moyens de me payer une formation professionnelle, j’apprends les métiers de graphiste, photographe et illustrateur en auto-didacte avec les maigres ressources de l’internet de l’époque.
  • Je parviens à mes objectifs et je signe mes premiers contrats en graphisme et en illustration! heureux je suis :)
  • Je déménage chez mon frère qui me loge gratuitement. Pendant cette période, j’apprends quelques compétences du web pour améliorer ma portée sur les réseaux sociaux. Je voyage un peu et cela m’ouvre l’esprit sur de nouveaux horizons.
  • J’ouvre mon blog tout en travaillant sur le côté. L’enseignement me plaît de plus en plus, au fil de la rédaction de  mes articles et des encouragements de mes lecteurs.
  • Je m’expatrie à Montréal, ville très artistique et spécialisée dans la production de jeux vidéos. J’y fais des rencontres exceptionnelles et n’ai plus envie de rentrer en France. Je commence à enseigner à plein temps le dessin et l’illustration: Voir évoluer artistiquement mes élèves me révolutionne la vie et me pousse plus que jamais à l’altruisme.

chercher travail dans le dessin

 

Conclusion personnelle

C’est vrai, la reconversion professionnelle artistique requiert du temps, des sacrifices et aura probablement son lot de hauts et de bas. Pourtant, c’est probablement la plus belle aventure d’une vie, un voyage qui fait grandir humainement et nourrit intérieurement.

Pour ma part, cela m’a appris à me contenter des petites choses et à vivre à ma vitesse plutôt que de subir un train de vie à cent à l’heure. Ma tranquillité au final s’est globalement améliorée, puisque non seulement je ne subis plus le stress du patronat ou du salariat, mais surtout je fais en grande partie ce que j’aime le plus au monde.

Mes proches en sont, au final, plus reconnaissants car je suis heureux et que ce bonheur leur parvient en retour à un moment ou à un autre. Je retiens aussi les retours de certains de mes élèves qui se sont reconvertis et qui, malgré parfois une baisse conséquente de leurs revenus, se sentent en général bien plus épanoui.

Le bonheur n’a pas de prix.

 

Vous ne savez pas quel métier du dessin vous plairait?

Faites donc un tour sur nos fiches pour y trouver quelques idées:

 

Vous avez d’autres questions ou des expériences à partager? 

Je vous encourage à le faire en commentaire! 

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31 réponses
  1. Bonjour Pit et l’équipe de Pit,
    Je rejoins tous les précédents messages et te remercie pour cet article de qualité ! Ton parcours est riche d’enseignement et donne une idée de ce à quoi nous pourrions toutes et tous être confrontés.

    Je souhaitais te poser une question sur le marché de l’illustration à Montréal. Très sommairement, nous prévoyons une immigration en famille (2 joyeux trentenaires et 2 enfants en bas ages) dans cette ville d’ici un an. Dans le cas où j’arriverai à me former suffisamment d’ici le départ, je me suis noté deux choix :
    N°1. Rester ingénieur le temps d’arriver sur place et s’installer puis me tourner vers l’illustration (plutôt en tant que salarié, du moins au moment où j’écris ce commentaire) ;
    N°2. Chercher un travail voir un stage dans l’illustration dès le départ pour une entreprise à Montréal afin de faire mes armes/crayons/stylets et mes preuves.

    J’en arrive à ma question :). Est-ce qu’à ta connaissance la pratique décrite en choix n°2 est une voie possible à Montréal ?

    Je te remercie du temps que tu pourras allouer à ce commentaire ainsi que pour l’ensemble des informations que tu nous mets à disposition :).
    Te souhaitant une bonne journée !

    1. Salut Guillaume,
      Si tu as une famille, il serait préférable de rester ingénieur les premiers temps.
      Je ne sais pas s’il existe des stages pour illustrateur. Pour concept artist cependant tu peux possiblement en trouver.
      Après je ne connais pas ton niveau actuel, donc il m’est difficile de me prononcer sur quoi que ce soit.
      Un stage ne te suffira pas à apprendre le métier et à avoir le niveau. Si tu pars de zéro il te faudra des années, que tu prennes du temps et que tu fournisses des efforts réguliers toujours dans la même direction, en gardant en tête des objectifs bien précis.

      1. Bonjour Pit,
        Merci beaucoup pour ta réponse et tes conseils. J’en prends bonne note et je garderai cet objectif, travailler dans l’illustration, en tête. Cela prendra le temps qu’il faudra mais je suis patient :).
        Bonne journée et encore merci d’avoir pris de ton temps pour répondre à ce message qui me concerne uniquement.
        Guillaume

  2. Bonjour Pit ,

    Quel parcours en effet… cela rassure de lire ton article, de même que les réactions des personnes qui l’ont lu, ça me donne l’impression de ne pas être la seule à avoir des difficultés dans ce choix radical de vouloir vivre de son art. J’ai travaillé longtemps dans l’animation socioculturelle en région nantaise, on peut donc dire que ce n’est pas l’argent qui me motive ! J’ai donné aussi des cours de dessin, de BD, d’aquarelle… en étant moi-même autodidacte ; puis la vie a fait que je me suis installée d’abord en Lorraine où j’ai décidé de me reconvertir : formation de peintre en décor, travail en atelier de décors à l’opéra, où j’ai appris énormément de choses et particulièrement à peindre sur de très grands formats, mais physiquement trop dur pour moi : il faut être jeune et musclé pour faire ce métier par ailleurs passionnant mais mal reconnu. Ensuite je me suis mariée en Allemagne où je vis actuellement. Depuis cette année je cherche à vivre de mon art, à la base dessin, peinture, techniques traditionnelles, et je me forme avec des tutoriels sur Procreate depuis peu. Déjà dans son propre pays c’est compliqué de se lancer, mais alors expatrié… j’ai 54 ans, j’ai beaucoup roulé ma bosse et je crois qu’on peut toujours rebondir, tant que la santé et la motivation sont là. Ma santé est bonne mais la motivation joue un peu les montagnes russes ! Existe-t-il un groupe « apprendre à dessiner » sur les réseaux sociaux, où on peut se motiver et se soutenir ? Merci de nous encourager avec ce récit, tes articles et formations.
    Cat

  3. Bonjour Pit,

    Article très intéressant, bravo ! Petite suggestion de nouvelle “fiche métier” : créatrice/créateur de motifs !
    Un métier de l’ombre, méconnu et pourtant si passionnant !

  4. bonjour Pit,
    Il y a beaucoup de vrai dans tout ce que tu dis….!!!! Moi j’ai été graphiste designer en agence de Packaging alimentaire et cosmétique pendant 15 ans et j’ai tout arrêté il y a 9 ans mais….voilà j’ai fait du free lance après, j’ai essayé de donner des cours de dessin via Zoom avec seulement 2 élèves pendant le premier confinement la misère….et avant ça j’étais chef d’ateliers créatifs dans un magasins de loisirs créatifs, mais bon j’ai été licenciée il y a 2 ans et demi et en mai j’arrive à la fin de mes Assedics et me voilà coincée…..Je ne sais pas quoi faire, en tous cas pas retourner dans le packaging….Je voudrais continuer de dessiner, faire des illustrations mais je ne sais pas très bien dans quoi et pour qui travailler? Penses-tu que le statut de free lance est le meilleur?

    1. Bonjour,

      Le statut de freelance peut te servir selon la vie que tu veux mener à un instant t.
      Mais si tu as de meilleures opportunités à retourner en salariat à présent, alors c’est ce que tu devrais faire.
      Il faut s’adapter selon le changement qui se présente à toi et les circonstances.

      Saches que tu peux aussi t’informer sur le portage salarial, qui peut être une solution à mi-chemin entre les deux (je ne connais pas assez pour détailler, mais une connaissance a ce statut)

  5. Bonjour Pit, déjà merci ! J’ai adoré ton article. Il tombe exactement à point nommé. Je me disais justement qu’après 7ans dans la restauration, j’avais envie de suivre une autre voie, et l’art est ma principale passion. Mais j’ai quand même quelques questions.

    Dans ton article tu parles de niveau de “dessin de basique”. Qu’est ce que pour toi un niveau de dessin basique ? Cela fais environ 3 ans que je dessine avec des périodes plus ou moins productive, mais je vient seulement d’apprendre que de seulement recopié, imaginer ou s’inspirer dessin n’étais pas la meilleur voie d’apprentissage. J’apprend donc le dessin d’observation et je suis un véritable débutant dans ce domaine. Pour toi est ce ça un “niveau basique” ou c’est un niveau un peu plus poussé ?

    Conseillerais tu des formations dans certaines écoles, des diplômes peut être pour avoir un niveau de dessin meilleur et entrer sur le marché du travail avec des bases plus solide ?

    Je n’aimerais pas forcement me lancer en “free lance” dès mes premières années dans le métier, penses tu qu’intégrer une entreprise pour me former, peut être après une formation pourrait être une bonne idée ?

    En tout cas, merci pour tout, ça fais extrêmement plaisir de voir que je suis pas forcement seul dans ce cas, et qu’il y a de belles possibilités face à moi !

    1. Bonjour Enzo,

      Je te conseille les formations de Pit. J’ai acheté un package de 4 formations. Je n’en suis qu’aux bases (la perspective), mais qu’est-ce que c’est utile ! Pit est très pédagogue !! Bien sûr, ce n’est pas la même chose que suivre un cours avec un prof en face de toi. J’avais cette appréhension mais Pit est très réactif quant aux réponses suite aux envois de nos productions.

  6. Bonjour Pit,

    Article très intéressant et instructif. Je suis dans cette période. Je peins déjà depuis un moment. Je t’ai acheté un package de 4 formations en dessin. Je travaille dans la communication mais je ne cherche plus de clients, j’en ai encore qui arrivent, pour me consacrer à l’art. La question que je me pose justement c’est comment as-tu cherché les clients ? Même si je bosse dans la communication je constate que je ne sais pas par quel biais “démarcher” (je n’aime pas ce terme !). Dans la comm, j’ai un site web, j’ai un réseau. En art, j’ai déjà fait des expos, mon style est plutôt surréaliste et j’avoue qu’avec certaines de mes toiles, c’est assez complexe de se projeter pour dire qu’on va mettre telle ou telle toile dans son salon ;-) Peut-être que je me pose trop de questions.
    Quoiqu’il en soit, c’est très encourageant de te lire. Bravo pour ton parcours !

    1. trouver ses premiers clients est un sujet bien vaste!
      je ne pourrais te le résumer en un commentaire.
      Il faudrait une formation entière car au final c’est la partie la plus difficile.

  7. Bonjour Pit, merci pour ce bel article qui tombe juste à pic pour moi et m’encourage à poursuivre sur ma voie, celle de vivre de ma passion du dessin et de la peinture ! Il y a bien des choses dans ton parcours qui font écho à ce que j’ai pu vivre : de mon côté, un burn-out aussi, après avoir obtenu un doctorat en écologie. A l’époque je vivais en Suisse, j’avais un bon salaire en temps que doctorante, un appartement, de l’argent de côté pour me faire plaisir… et ça a été la période la plus horrible de ma vie. Je ne sais même pas comment j’ai réussi à aller au bout et à obtenir le diplôme et après ça le simple fait de songer à continuer dans la recherche (car c’était la voie tracée) me mettait en panique intérieurement. Alors j’ai décidé de prendre “de longues vacances”, le temps de me reconstruire et de trouver ce que je voulais vraiment faire… Autour de moi les gens flippaient et m’exhortaient à postuler à des jobs, sinon “j’allais me retrouver sur la touche”. Comme toi j’ai compris que c’était leurs propres peurs qu’ils exprimaient, alors que moi ma plus grande peur c’était de continuer une “non-vie” comme j’en avais eu pendant mon doctorat. Tout ça c’était fin 2013, et je suis toujours “en transition” depuis. Comme tu l’as dit à juste titre : le changement, ça peut prendre du temps, et cela a été difficile parfois d’accepter le temps que ça prend. Je suis rentrée en France et je n’avais plus de revenus, mais j’ai beaucoup de chance que ma mère ait accepté que je revienne à la maison le temps que je trouve ma voie, et qu’elle me soutienne à 100% dans tous mes revirements. A l’époque où je suis rentrée en France je ne dessinais même plus, alors que j’avais toujours dessiné étant enfant et adolescente… Les études et le fait de me retrouver entraînée dans la course du système avaient fait que j’avais arrêté : plus le temps, plus de motivation. Après être rentrée en France, j’ai continué de chercher ma voie, fait du bénévolat dans des associations, monté des projets divers et variés qui ont capoté à chaque fois… En parallèle, je me suis remise à dessiner, et j’ai découvert que je n’avais pas perdu mon coup de crayon. Le plaisir était toujours là, intact, et j’ai eu envie de progresser. Ca devait être en 2015, et c’est là que j’ai découvert ton blog. J’ai commencé à m’offrir tes formations, et j’ai tout de suite accroché avec ta manière d’enseigner. J’étais heureuse parce que ça me permettait de travailler le dessin de chez moi (en bonne introvertie, c’est ce que je préfère XD) et avec les paiements en 3 fois, ça restait abordable pour moi (merci de ça !) Grâce à ça, j’ai commencé à monter en niveau. Il n’empêche, à ce stade je considérais toujours le dessin et la peinture comme une passion, et je n’imaginais pas en faire un “projet professionnel”. Comme tu le dis bien au début de l’article : nos propres doutes sont nos pires ennemis. Je dirais aussi nos croyances limitantes, comme c’était le cas pour moi. Je m’étais mis dans la tête que le dessin ça ne pouvait être qu’un hobby et que de toute manière je n’avais pas le niveau pour en vivre. En parallèle je continuais de “chercher ma voie” (alors qu’elle était sous mon nez). Alors l’Univers a bien fait les choses, il m’a envoyé l’épreuve dont j’avais besoin : il y a un peu plus d’un an mon amoureux est parti en voyage en me laissant derrière lui et sans plus donner aucune nouvelle. L’ampleur de la perte était telle pour moi que j’étais dévastée. J’ai tenté de faire le bon petit soldat et “d’aller de l’avant”, comme tout le monde m’y exhortait (là encore, ils exprimaient leurs propres peurs), de continuer le sport et les activités sociales, et de me mettre à chercher un job à temps partiel pour enfin gagner un peu d’argent. Mais je me forçais alors c’est mon corps qui a dit stop et je me suis retrouvée durablement bloquée du dos. Ce qui m’a forcée à devoir rester dans ma chaise de bureau (la plus confortable de la maison) à ma table à dessin. C’est comme ça qu’il y a un an, dans ce moment noir, je suis retombée amoureuse… de l’aquarelle. Dans cette période difficile, ce sont le dessin et la peinture qui m’ont donné la force et l’envie de continuer à me lever le matin. J’ai réalisé la force incroyable que c’était, et j’ai réalisé aussi que ma voie m’avait trouvée même si j’avais tout fait pour la chercher ailleurs. Dès lors j’ai oublié l’idée d’un boulot alimentaire à temps partiel, car comme tu le dis si bien, je refusais que ça me bouffe mon temps et mon énergie alors que je savais au fond de moi ce que je voulais faire. Et depuis un an je bosse à temps plein sur le fait de monter en niveau en aquarelle. Jour après jour je m’y mets, avec persévérance et auto-discipline, car comme tu le dis bien ce sont des clefs de réussite (cela dit je kiffe tellement que je n’ai pas l’impression de me forcer). Cela porte ses fruits et depuis le début de l’année je commence à me constituer un portfolio. Il y a encore plein d’étapes à venir sur lesquelles je ne suis pas claire (notamment au niveau juridique, commercial, communication) mais je suis en train de chercher dans mon réseau les personnes et les formations susceptibles de m’éclairer. En tout cas j’ai confiance dans le fait qu’une fois le premier pas enclenché, le reste va suivre, malgré les obstacles. Et quand on me pose la fameuse question du “tu fais quoi dans la vie ?” je réponds que je suis artiste, même si je n’en vis pas encore. Parce que c’est ce que je suis au fond, et je sais que la visualisation positive ça aide aussi beaucoup à concrétiser. Donc encore merci pour cet article qui m’encourage à ne rien lâcher, et bravo pour ton parcours et la générosité et l’humanité avec laquelle tu enseignes le dessin. Sans tes formations, je n’en serais pas là aujourd’hui !

  8. Impressionnant ton parcours, bravo, quel volonté !
    Pour ma part, j’ai commencé à suivre tes formations et les personnes autour de moi voient les progrès faits au fil du temps. J’arrive même à vendre qq pastels et suis très fière !
    Continue, je compte sur toi 😉

  9. Merci de cet article Pit, qui donne du courage pour avancer. Je suis moi-même en reconversion, mais avec pas mal d’années de plus que toi! En plus je trouve qu’il est bien écrit cela sonne trés juste.

  10. Excellent article qui, personnellement, me redonne du courage ! Après deux ans à donner des cours de dessin dans ma ville, et un déménagement entre ces deux années, la perte de clientèle entre les deux a freinée mon développement … pourtant je redéménage encore cette année (pour la bonne cause :p) ! Prions pour que ce soit la bonne cette fois, au moins pour les 5 ans qui viennent :p
    Merci pour tous tes partages sur tes expériences Pit … tu as toujours été une grande source d’inspiration pour moi ( je suis ton blog depuis plusieurs années, même si c’est la première fois que je commente ^_^) et voir à quel point tu as su te mettre en danger pour vivre de ta passion me pousse à persévérer !!!

    1. La vie est une longue suite d’adaptation et ça ne change jamais.
      Rien n’est statique, c’est pour ça que c’est passionnant et ça ouvre l’esprit. :)

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